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EDITORIAL : Crésus avait de l’or, Haïti a des crises et du temps à perdre

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Le rideau est tombé. Les doutes sur la nationalité du président Martelly sont levés. Le président n’est pas américain.

C’est l’ambassadeur américain qui l’affirme. Kenneth Merten a reçu l’autorisation de Michel Joseph Martelly lui-même de nous dévoiler le pot, et ce, en présence de la presse convoquée, du corps diplomatique accouru et de leaders religieux sagement assis en arbitres.
Tant pis pour ceux qui croient que la conférence de ce jeudi a été organisée pour couper court à la publication du rapport de la commission d’enquête et pour éviter au pays une grave crise. Le président n’écoute que la voix de Dieu. Ses représentants sur terre ont demandé au président Martelly de montrer ses passeports, il a acquiescé. Le Parlement n’avait aucune chance dans ses démarches.

Ceux qui croyaient l’Etat haïtien laïque, depuis l’adoption de la Constitution de 1987, ont sursauté devant le tableau de la sainte table au palais national. Ceux qui se croyaient nationalistes ont souri quand l’ambassadeur Merten s’est levé pour attester que notre président ne relève pas de lui, le représentant sur notre terre du peuple américain. Même la presse a eu son moment de gloire ce jeudi au palais. Le président lui a rendu un petit hommage tout en soulignant qu’il ne faut pas donner la parole à n’importe qui pour laisser dire n’importe quoi.

Encore une fois, la faillite de nos institutions se confirme. Le Parlement a été le grand absent lors du déballage de ce jeudi. Par courtoisie, les présidents des deux Chambres auraient dû être là pour assister en direct à la révélation. Ils seraient bleus de honte ou soulagés de ce terminus après la course de quatre mois à chercher les passeports du président.

Les élus proches du pouvoir n’étaient pas en mombre. Pas étonnant que déjà les opposants lèvent la voix pour dénoncer la conférence de presse. Ils cherchent des poux dans chaque passeport.

De cette affaire, quelle leçon tirer ?

Pouvons-nous continuer à nous laisser mener par le bout du nez, attachés au fil des déclarations fantaisistes ou alarmistes de citoyens qui ont leur agenda, leurs plans, leurs objectifs ?
Devons-nous attendre la prochaine fois que des extraterrestres descendent du ciel pour mettre fin aux caprices de nos dirigeants qui laissent pourrir la plus petite des blessures, préférant l’amputation aux premiers soins ?
Le président Martelly a remporté une nouvelle fois la bataille médiatique. Encore une fois nous avons évité une catastrophe. Le vent de panique de ce jeudi aurait pu se transformer en émeute, dévaster vies et biens. La victoire comme la défaite peut-être mauvaise conseillère.

Ça suffit!

Si nous avons un pays, un petit pays, un pauvre petit pays à gouverner, que le Parlement, le gouvernement, le président se montrent à la hauteur. Et que la presse cesse d’être ce spectateur appâté par le spectacle. Le très mauvais spectacle dont on nous gratifie de crise en crise.
D’autant que nous n’avons pas fini d’entendre parler de passeports, de résidences étrangères, de nationalité, etc. Le président a bien demandé à tous de faire comme lui, de clarifier leur situation.

Frantz Duval
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