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OBAMA PRÉSIDENT D’UN SEUL MANDAT ?

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PRÉSIDENTIELLE AMÉRICAINE : OBJECTIF 2012

 

ÉTATS-UNISOBAMA PRÉSIDENT D’UN SEUL MANDAT ?

L’éventualité que le locataire de la Maison-Blanche ne soit pas réélu en 2012 commence à faire son chemin.
  Julian E. Zelizer | The New York Times
L’auteur
Professeur d’histoire et de politique publique à l’université de Princeton,Julian Zelizer a écrit plusieurs ouvrages sur les locataires successifs de la Maison-Blanche, dont The Presidency of George W. Bush: A First Historical Assessment (“La présidence de George W. Bush : une première évaluation historique”, non traduit en français).
“Je préférerais être un très bon président le temps d’un seul mandat plutôt qu’un président médiocre pendant deux mandats”, a déclaré Barack Obama l’année dernière sur la chaîne de télévision ABC. Supprimez les mots “très bon”, et les républicains seraient ravis de voir le vœu présidentiel se réaliser. Avec une cote de popularité déclinante et une économie morose, l’éventualité qu’Obama ne soit pas réélu l’année prochaine commence à faire son chemin dans les esprits. Tout à coup, l’opposition s’est mise à se projeter dans un nouveau scénario : son candidat à la présidence pourrait bien vaincre Obama au cours d’une élection transformée en référendum sur son bilan à la tête de l’Etat. 

Barack Obama aurait tout intérêt à réfléchir aux propos qu’il a tenus l’année dernière et à se demander comment on entre dans l’Histoire comme un bon président d’un seul mandat. Ces présidents-là quittent généralement leurs fonctions en laissant leur parti divisé, une économie en crise, des guerres non résolues, et en ayant une cote de popularité au ras des pâquerettes. Etre président le temps d’un seul mandat, c’est rejoindre toute une galerie d’espoirs anéantis et d’ambitions brisées. Parmi ceux qui n’ont exercé leurs fonctions que pendant quatre ans figurent des hommes qui, comme Barack Obama, sont entrés à la Maison-Blanche porteurs de promesses considérables. 

Il n’en reste pas moins que certaines de ces présidences ont laissé des résultats positifs et durables. En seulement quatre années passées au sommet de l’Etat, certains ont réussi à faire adopter au Congrès de gigantesques trains de mesures qui ont refondé la politique publique américaine et manifesté leurs effets des décennies durant, bien après la fin de leur mandat. Si 2012 marque la fin de l’aventure présidentielle pour Barack Obama, on sait déjà comment les historiens pourront porter un regard favorable sur son mandat. Car le président en a fait beaucoup. Sa réforme de la santé aura, à terme, étendu la couverture maladie à des millions de personnes. Son plan de relance économique a contribué à éloigner le spectre d’une deuxième Grande Dépression. Et ses mesures de réglementation du secteur financier ont été pensées pour limiter certains des abus qui ont été à l’origine de la crise financière de 2008. De surcroît, l’actuel locataire de la Maison-Blanche a fait usage de son pouvoir exécutif pour renforcer certaines réglementations sur l’environnement et en matière de politique étrangère, et la mort d’Oussama Ben Laden a marqué un tournant dans la guerre contre le terrorisme. Tout récemment encore, le rôle joué par Washington dans la chute du régime de Kadhafi en Libye a favorisé une autre victoire dans le combat contre la dictature. 

Pourtant, il ne suffit pas de faire adopter de nombreuses lois et de remporter des victoires militaires ; il faut les inscrire dans la durée. Pour protéger ce qu’il a accompli, Barack Obama doit consolider son capital politique ou bien il risque de tout perdre. Il ne peut pas se permettre de gouverner en partant du principe qu’il aura encore le temps de réparer les pots cassés. 

Depuis les élections législatives de mi-mandat de novembre 2010, Obama gouverne dans une posture si défensive que celle-ci risque de saper ce qu’il a entrepris. Le président doit veiller à ce que l’option de réduire le déficit par des compressions budgétaires ne mette pas en péril sa réforme de la santé. Le discours d’Obama sur l’emploi du 8 septembre dernier était un bon début, mais il doit impérativement être suivi d’effets. 

Dans le débat qui va s’ouvrir sur les réductions des dépenses publiques, Obama devra faire preuve de courage et définir lui-même les termes de la discussion. Il doit garder un œil sur ce qu’il a fait en 2009 et en 2010, et pas seulement sur ce qui se passera en 2012. Dans le cas contraire, il risque de finir perdant sur tous les tableaux : un président avec un bilan médiocre et une défaite en 2012.

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