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Pas de prolongation pour Andrésol

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Mario Andresol

Le président Michel Martely n’a accordé aucun bonus à Mario Andrésol. Prenant l’avion pour la République dominicaine où il doit assister à l’investiture du président Danilo Medina, Michel Martelly met fin au suspens. « J’ai nommé un nouveau directeur général à la police nationale ».
Donc pas de troisième mandat. Mario Andrésol n’a eu aucun sursis de la part de l’équipe rose. Avant même de boucler ses trois ans comme chef du haut commandement de la PNH et sans avoir le temps de saluer ses troupes, le chef de l’État annonce avoir procédé à son remplacement. Dans l’attente de la confirmation du Sénat, Michel Martelly s’est tout de même gardé de révéler le nom de son successeur. Ce privilège revenait à son premier ministre Laurent Lamothe.

En effet, c’est le bureau de la Communication de la Primature qui a annoncé « le choix de Godson Aurélus, comme Directeur Général a, i de la Police nationale d’Haïti (PNH) ». La note est sèche. Pourquoi un directeur général pour assurer l’intérim alors que le mandat de Mario Andrésol s’achève seulement ce samedi 18 août. 

Le chef de l’État qui s’exprimera sur la TNH a tenu à remercier le directeur général sortant. « Je remercie Mario Andrésol pour le travail qu’il a accompli. Je l’invite à continuer à servir le pays », sans préciser dans quel domaine. Mais si on se rappelle les rapports tendus entre l’équipe rose et le DG sortant, difficile de prévoir une éventuelle collaboration future. La gestion du dossier des « anciens militaires » illustre ce rapport. Mario Andrésol avait refusé d’exécuter les ordres de l’ancien ministre de la justice, Michel Brunache sur le déguerpissement de ces hommes en treillis des lieux publics. 

Le bilan d’Andrésol

Aux yeux des dirigeants d’organisations de Défense des Droits humains, le directeur général sortant de la Police nationale d’Haïti (PNH), Mario Andrésol est crédité d’un bilan positif. S’exprimant sur les ondes de Radio Kiskeya, le directeur exécutif du RNDDH, Pierre Espérance a souligné le processus de professionnalisation de la PNH qui a été lancé sous l’administration d’Andrésol. « Des mesures rigoureuses ont été prises pour combattre les dérives au sein de l’institution », a précisé M. Espérance. Il a évoqué aussi les sanctions à l’encontre des « policiers impliqués dans des actes de violation des droits humains ». 

Le dirigeant de la Plateforme des organisations haïtiennes de Défense des Droits humains (POHDH), Antonal Mortimé a abondé dans le même sens. Mettant l’accent sur les progrès réalisés par le DG de la PNH, Mortimé dénonce « la trop grande dépendance de l’institution policière face à la MINUSTAH responsable », selon lui, de l’échec de la campagne d’épuration au niveau de la PNH. 

Dans son discours à l’occasion des dix-sept ans d’existence de l’institution, le directeur général sortant de la Police nationale d’Haïti, Mario Andrésol avait dressé un bilan satisfaisant de ses sept ans. Anticipant un peu, Andrésol s’était fixé de nouveaux objectifs pour les quatre prochaines années dans le cadre du plan de développement de la PNH. Une augmentation de cinq mille policiers ainsi que le budget de l’institution a été réclamée. 

Le directeur sortant avait, cependant, déploré certains incidents ayant entaché l’image de l’institution. « Des policiers sont impliqués dans des activités répréhensibles, les abus d’autorité de quelques policiers, sans oublier les cas d’assassinat de plusieurs autres agents dans l’exercice de leurs fonctions ». Rappelant les risques du métier de la police, Andrésol a aussi reconnu que la mission de protection des vies et des biens exige une mobilisation constante des ressources humaines et logistiques indispensables à l’accomplissement de la tâche. 

Celui qui doit assurer l’intérim comme directeur général est l’actuel chef de la DCPJ. Une fonction importante de l’institution policière qui gère surtout les affaires criminelles. Godson Aurélus a une longue expérience derrière lui pour avoir été à plusieurs reprises directeur départemental. Faisant partie du haut commandement de la PNH depuis environ une année, Aurélus avait remplacé le commissaire Frantz Thermilus. Un homme d’une inébranlable détermination. 

Le président n’a rien laissé au hasard sur son choix définitif pour la direction générale da la police nationale. Mais il dit attendre la confirmation du Sénat, comme le veut la Constitution haïtienne. Une situation qui favorise les spéculations de tous genres. Des noms circulent. De l’entourage du chef de l’État jusqu’au haut commandement de la PNH. On mentionne aussi des noms d’anciens cadres de l’institution policière qui ont été se perfectionner à l’étranger. 

La bataille est donc lancée. Place aux lobbyistes. Parlementaires, membres du secteur des affaires, messagers d’ambassades. Tous fourbissent leurs armes. Font des recettes. La bourse est ouverte. Mais aucun critère n’est préétabli pour être nommé directeur général de la Police nationale. Entre le politiquement correct, des hommes de mains de mèche avec des secteurs mafieux et un cadre au passé intègre jouissant d’une bonne réputation, ayant des relations dans tous les milieux, Martelly aura fort à faire. Le chef de l’État doit maturer sa décision, car la PNH aura 18 ans l’année prochaine.

Eddy Jackson Alexis


 

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