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Après Sandy, la grogne s’amplifie en Haïti

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Au passage de l'ouragan Sandy,  la crue... (Photo : André Pichette, La Presse)
Au passage de l’ouragan Sandy, la crue est montée jusque par-dessus les fenêtres dans certains secteurs de Léogâne et a inondé meubles, vêtements et objets.

Lorsque l’ouragan Sandy s’est déchaîné sur l’Est américain, tous les yeux se sont rivés sur New York et le gigantesque dispositif d’urgence qui y était déployé. Mais à 2500 km de là, en Haïti, la population était laissée à elle-même pour affronter la force des éléments. Résultat: un bilan qui ne cesse de s’alourdir avec près de 100 morts, des dizaines de milliers de sinistrés, une nouvelle éclosion de choléra et, surtout, la destruction de près de 70 % des récoltes du sud du pays. Maintenant que l’eau s’est retirée, la grogne monte dans les communautés où l’aide se fait toujours attendre.
Une semaine après l'ouragan, la route principale qui... (Photo : André Pichette, La Presse) - image 1.0

Une semaine après l’ouragan, la route principale qui relie Port-au-Prince aux Cayes est toujours inondée. La population traverse coûte que coûte.
C’est jour de grand ménage chez Joanna Jean-Baptiste. Debout en équilibre sur une pile d’épaisses briques disposée au milieu de sa cour, la jeune mère de famille tente de se frayer un passage sans tomber dans le liquide visqueux et puant qui souille le sol depuis plus d’une semaine.
Aidée par des voisins qui partagent avec elle la petite cour intérieure de béton, elle transporte des seaux pleins d’une eau putride entre sa maison d’une seule pièce et la rue.
Au passage de l’ouragan Sandy, la crue est montée jusque par-dessus les fenêtres dans certains secteurs de Léogâne et a inondé meubles, vêtements et objets. Même le puits à ciel ouvert auquel les gens du quartier s’abreuvent encore aujourd’hui a été contaminé par l’eau souillée. Bilan local: sept morts. Deux par noyade et cinq du choléra.
Au plus fort de la tempête, Joanna Jean-Baptiste en avait jusqu’aux épaules, mais elle a refusé de quitter les lieux comme l’exigeaient les autorités locales.
«Durant le tremblement de terre, on s’est tout fait voler. Je ne me ferai pas prendre deux fois.» Des 3000 familles inondées dans la commune, où plusieurs quartiers ont été submergés parce que le barrage qui détourne la rivière Rouillonne a cédé, près de 2800 familles ont fait comme la sienne.
Les souvenirs du séisme de 2010 sont encore vifs ici. L’épicentre se trouvait dans cette commune située juste au sud de la capitale. Les morts se comptent par milliers. Près de trois ans plus tard, beaucoup de gens vivent toujours sous des tentes installées sur les débris mêmes de leurs maisons détruites. Les voilà de nouveau victimes des éléments.
Genelia Lambert, 50 ans, vit dans un des secteurs inondés avec sa fille et son petit-fils. Elle montre les dommages qu’a subis son logement de fortune, une toile blanche fournie par une ONG montée sur des planches de deux par quatre. La construction a été complètement engloutie. Lorsque l’eau s’est retirée, plusieurs jours plus tard, elle a laissé la tente embourbée. Il a fallu creuser une tranchée de près d’un mètre de profondeur afin d’ouvrir la porte pour sortir les meubles et les vêtements. Ses papiers officiels ont été détruits. La crue a emporté sur son passage ses porcs et ses chèvres.
Deux pâtés plus loin: même drame, mêmes décors.
Chez les François, on vit à 11 dans une seule pièce; quatre générations d’une même famille. Dans le modeste logis – un toit de bois et des murs de toile -, tout est encore mouillé. L’humidité rend l’air difficilement respirable. Yverose François et ses proches ont bien tenté de sauver leurs maigres possessions, mais la crue les a pris de vitesse. Jeudi dernier, pendant que l’eau montait, ils ont entrepris de hisser leurs vieux matelas sur des briques, en ajoutant une rangée au rythme des flots. Ils n’ont pas eu le temps. L’eau, sale, a atteint le plafond.
La famille n’a pu qu’assister à la destruction. «J’ai nagé plusieurs fois jusqu’à la porte pour essayer de sauver des choses», raconte Mme François, un vieux balai de paille à la main pour essuyer la boue. Sa récolte a été maigre.
Le passage de Sandy laisse Haïti au seuil... (Photo : André Pichette, La Presse) - image 2.0

Le passage de Sandy laisse Haïti au seuil d’une véritable crise agricole et alimentaire.
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À Petit-Goâve, les récoltes sont détruites
«Il n’y a plus rien. Tout est à recommencer.» Debout au milieu de son champ de haricots sous un soleil de plomb, Franckel Pierre cherche désespérément des plants toujours vivants. En vain. Sa récolte a été complètement détruite par l’ouragan.
Même histoire pour ses bananiers. Il a aussi perdu huit chèvres et six cochons, emportés par la rivière qui traverse Petit-Goâve, la Digue. Elle a débordé sur des kilomètres la semaine dernière à cause de la tempête.
«La même chose est arrivée à tous mes voisins», raconte l’homme de 40 ans en contemplant le désastre, une main en visière pour se protéger des rayons. «C’est terrible. Nous n’avons plus rien à vendre. Nous sommes ruinés et les gens du village n’auront bientôt plus rien à manger. Le pire, c’est qu’on ne pourra pas resemer avant le mois de mars.»
Catastrophe appréhendée
Le passage de Sandy laisse Haïti au seuil d’une véritable crise agricole et alimentaire. Selon les évaluations préliminaires des autorités, 70 % des récoltes du sud du pays ont été détruites: bananes, haricot, riz, avocats, maïs. Les dommages sont évalués à 104 millionsUS. Et c’est sans compter d’énormes pertes de bétail.
Selon les Nations unies, un million de personnes sont maintenant menacées par l’insécurité alimentaire. «D’ici 30 jours, ce sera la famine», prédit le maire des Cayes, Jean Frantz Thelusma. Jusqu’à 90 % des récoltes auraient été détruites dans la commune du Sud qu’il dirige, selon son évaluation. Le long des routes du secteur, on voit sur des kilomètres des plantations de bananiers détruites par le vent ou par l’eau.
La grogne monte
Dans les communautés touchées, on réclame de l’aide à grands cris. Fait rare à la campagne, plusieurs manifestations ont eu lieu depuis la tempête. Les gens exigent de la nourriture et de l’aide pour les agriculteurs. «Ils n’en peuvent plus de la cherté de la vie. Et avec Sandy, ils craignent que ça empire», explique Kendi Zidor, rédacteur en chef de Radio Solidarité, chaîne haïtienne.
À Petit-Goâve, situé à environ deux heures au sud de Port-au-Prince, plusieurs centaines de personnes ont protesté dans la foulée de la tempête. L’agriculteur Franckel Pierre était du nombre. «On a demandé que le gouvernement nous aide avec nos champs, dit-il. Il faut tout nettoyer. Tout recommencer à zéro», rage l’homme. Autour de lui, une dizaine de voisins hochent la tête, découragés. Plus d’une semaine après le désastre, on ne leur a envoyé qu’une seule pelle mécanique. «Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse avec ça? Ce n’est pas assez. Tout est détruit.»
Abris de fortune
La route de terre du petit village de Brefette, dans le sud d’Haïti, est bordée d’abris de fortune précaires. Des cabanes de vieille tôle rouillée, de planches de bois pourri et de toiles trouées assemblées à la hâte dans lesquelles vivent des familles entières.
«On a construit ça après l’ouragan, raconte un citoyen, Raymond Brexiux. Plusieurs maisons ont été emportées par l’eau avec tout ce qu’il y avait à l’intérieur.»
La sienne, comme celle de presque tous ses concitoyens, était bâtie tout au bord du canyon au fond duquel coule une large rivière à l’eau blanchie par le sable. Les pluies diluviennes qui ont accompagné l’ouragan Sandy l’ont fait sortir de son lit. Elle est montée si haut qu’elle est venue lécher les murs des petites maisons de pierre et de terre, plusieurs mètres au dessus. Six ont été emportées, des dizaines abîmées.
Complètement démunis, les sinistrés ont été accueillis par des voisins plus chanceux dans les premiers jours. Puis, voyant que l’aide n’arrivait pas, ils se sont improvisé des cabanes avec ce qu’ils ont trouvé, tout aussi près de la rivière qui leur a volé leurs seules possessions.
L’abri de Raymond Brexiux n’est pas plus grand qu’un cabanon. Il n’a pas de fenêtres et un simple trou fait office de porte. L’homme de 50 ans y vit avec sa femme et leurs quatre enfants.
Lorsqu’on lui demande s’il compte y rester longtemps, il réfléchit quelques secondes. «Je ne sais pas. J’espère ne pas en faire ma maison permanente.» Mais pour l’instant, c’est tout ce qu’il a. Il espère obtenir de l’aide, mais à ce jour, il n’a rien reçu. Pas même une tente ou une toile neuve, comme en ont distribué les ONG après le tremblement de terre de 2010.

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