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Haïti : siège du 24e sommet des chefs d’État et de Gouvernement de la CARICOM

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La 24e réunion « intersessionnelle » de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement de la communauté de la Caraïbe est lancée. Elle est marquée par le retour des Îles Turcs au sein de la communauté. Le président Michel Martelly, fraichement investi de la présidence tournante de l’organisation a donné le ton en témoignant de sa satisfaction de voir Haïti accueillir, pour la première fois, cet événement inédit. 

Il en a profité pour faire un plaidoyer en faveur du financement des actions visant à résoudre les problèmes environnementaux auxquels sont confrontés les petits pays et ceux de la CARICOM en particulier. Aussi, fait-il remarquer que le caractère urgent que revêtent les actions pour atténuer les risques dans ce secteur. La désignation de l’année 2013 comme année de l’environnement en Haïti traduirait ses inquiétudes et sa volonté de voir atterrir des programmes pour réduire la vulnérabilité du pays. 

« Haïti doit profiter pleinement de son intégration dans la CARICOM », a martelé le Président, qui a mis l’accent sur l’énorme potentiel d’Haïti, en ce qui a trait à l’agriculture, notamment dans la production des légumineuses et l’artisanat qui constituent une spécialité nationale. Aussi, souligne-t-il, le pays représente une opportunité pour la CARICOM avec son marché de plus d’une dizaine de millions de personne. 

Par conséquent, faciliter la circulation des ressortissants haïtiens à l’intérieur de l’espace de la communauté caribéenne est primordiale pour le chef de l’Etat afin, souhaite-t-il, d’établir des rapports commerciaux équitables. Rappelant que l’interconnexion des pays membres de la communauté fait partie des objectifs majeurs de l’organisation, M. Martelly en a profité pour lancer un appel à l’unité à ses voisins de la Caraïbe. 

« La bonne santé de l’économie haïtienne sera profitable à la CARICOM, car elle permettra à celle-ci d’être plus compétitive » , a tenu a préciser M. Martelly. Dans le domaine commercial, Michel Martelly promet de revoir avec le Parlement les lois nationales y relatives pour les harmoniser, insiste-t-il, avec celle de la communauté. La proposition de création d’une marine marchande dans la région fait partie des autres points touchés par le chef de l’État dans son allocution, lors de l’ouverture de ce sommet qui devra servir de rampe de lancement au pays pour vendre ses atouts à l’extérieur. 

La question de la langue, qui depuis toujours préoccupe les responsables et autres personnalités du pays, sera aussi au centre des débats lors de ce 24e sommet. Le président de la République plaide pour l’adoption du français comme l’une des langues officielles de l’organisation. Intégrée depuis 2002 dans la communauté, Haïti représente à elle seule plus de la moitié de la population de la CARICOM avec ses 10 millions d’habitants, a-t-il rappelé. 

La question de la sécurité qui a été le premier thème sur lequel se sont penchés les différents représentants des États participant à ce 24e sommet, fait partie des grandes préoccupations des autorités nationales également. Une stratégie commune de lutte contre les crimes transnationaux ainsi que la drogue qui constitue un grand fléau qui menace la sécurité de la région devra être trouvée, si nous devons croire le président de la République. 

Autre temps fort de ce début de sommet, c’est la déclaration du président sortant de la CARICOM, le docteur Kenny D. Anthony, Premier ministre de Sainte-Lucie. L’ex-président de l’organisation a mis l’accent sur le symbole que représente Haïti pour les pays de la région. L’indépendance d’Haïti a été une source d’inspiration pour les autres pays, elle leur aura permis d’être pour la plupart ce qu’ils sont aujourd’hui, a-t-il déclaré. 

Le sommet continue. Les thèmes qui seront débattus porteront sur le renforcement de la stratégie régionale de lutte contre le crime, les mécanismes de stabilisation financière, l’assistance régionale, des rapports commerciaux et l’introduction du français comme langue officielle et de travail de la CARICOM. La population est attentive quant aux retombées de ce sommet. Serait-ce un énième show médiatique ou un événement porteur d’espoir et de changement ?

                                                                    Lionel Edouard


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