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Vers une politique de reboisement viable en Haïti

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Créé en 1994, le ministère de l’Environnement est censé le principal organe responsable des questions de reboisement et de reforestation. C’est aussi l’Institution responsable d’établir les normes de protection de l’environnement en ce qui a trait surtout à la coupe des arbres. Pourtant, force est de constater que la situation loin de s’améliorer, se détériore un peu plus chaque jour. Serait-ce parce que ce département de l’Etat comme beaucoup d’autres d’ailleurs, ne remplit pas son rôle ou parce que les moyens manquent ? En tout cas en 1990, 20% des forêts haïtiennes existaient encore.Dans le cadre d’un partenariat avec la coopération espagnole, un vaste projet de reboisement avait été entrepris. Ce projet évalué à 12 millions de dollars, devait couvrir notamment les trois sous-Bassins versants 16, 17 et 18 qui partent des Pedernales et traversent Jacmel. Plusieurs millions de pépinières seraient mises en terre grâce à ce projet selon les propos de l’agronome Milter Desamours alors technicien au ministère de l’Environnement. L’agronome Désamours avait aussi souligné le fait que le ministère avait pu développer une réelle synergie entre l’Etat et les Organisations non gouvernementales qui interviennent au niveau de l’environnement de sorte que les actions soient mieux coordonnées.

La coopération espagnole contribuait de son côté à rendre le même projet effectif sur la Frontière haïtiano-dominicaine où plusieurs milliers de plantules devaient d’être mises en terre. D’autre part, monsieur Désamours avait fait remarquer que le ministère développait souvent des collaborations soit avec des écoles qui travaillent dans le reboisement ou des Associations écologiques en leur fournissant des pépinières. Il disait aussi que de tels projets de reboisement ne peuvent que permettre de résoudre le problème de déboisement et de déforestation qui tue Haïti.

Ce qui doit être fait aujourd’hui

Certains observateurs croient que les actions du ministère de l’Environnement doivent s’amplifier pour pouvoir résoudre le problème de déboisement et de déforestation qui gangrène l’environnement haïtien. Mais ces observateurs se demandent aussi, si cette nouvelle administration qui a inclus l’Environnement dans ses grands axes d’intervention, réalise l’ampleur des dégâts ! Plusieurs stratégies sont proposées. La Fondation Haïtienne de Bambou, tenant compte du fait que la déforestation augmente le CO2 qui menace l’air que nous respirons incluant la biodiversité de la planète et qu’en Haïti, 98% des montagnes et vallées sont complètement dénudées et ravagées par l’érosion, propose le Bambou comment meilleur moyen de reboisement et de reforestation. La Fondation estime que le Bambou, connu pour sa croissance rapide, sa solidité, ses qualités de reconstitution de sol et son efficacité en matière de purification d’air pouvant séquestrer 12 tonnes de dioxyde de carbone par hectare de terre offre la meilleure opportunité de monter un vrai plan bataille contre la déforestation.

Que peut coûter une politique de reboisement ?

L’agronome Michel William croit qu’il n’existe pas à proprement parler un coût technique de reboisement du pays. « Haïti étant un pays montagneux, le reboisement du pays est un projet de société qui vise le remplacement progressif de l’agriculture sarclée par une agriculture arborée pérenne, capable de fournir au paysan haïtien dans un intervalle de dix à cinquante années, le revenu qu’il gagnait de l’agriculture sarclée ». Selon ses chiffres, Haïti dispose de 30 bassins versants totalisant 2.177.000 has. Tous ces Bassins versant nécessitent, souligne-t-il, une intervention urgente de l’Etat haïtien en termes de protection et de conservation.

Avec le coût de $ US 1.000.00 l’ha, le traitement de ces 2.177.000 has formant nos 30 Bassins versants s’élèverait à 2 milliards 177 millions dollars américains. Si l’on considère qu’un arbre fruitier devient économiquement productif après sept années, qu’une essence forestière l’est après un minimum de vingt ans et que pendant cet intervalle il faut permettre au petit exploitant de gagner sa vie en faisant simultanément la culture vivrière sarclée en couloir sur le même lopin de terre, la première action durable capable de soutenir un projet de reboisement est de trouver au coût actuel de la vie, une quantité de surface reboisée en arbres fruitiers ou en espèces forestières qu’un paysan devra travailler pour vivre économiquement de sa nouvelle exploitation, selon le calcul de Michel William.

L’expert prend l’exemple de la mangue francisque qui permet 70 pieds à l’ha et en moyenne 60 douzaines de fruits par pied, à raison de 25 gourdes la douzaine, un ha en production donne après 5 à 7 années un revenu annuel de 105.000 gdes l’an ou 2.625 $ US ou $ 218,75 par mois. Il rappelle cependant que toutes les terres ne correspondent pas forcément à la culture de la mangue et qu’il revenait à nos hommes politiques d’appliquer ces calculs en fonction des études de sol. Monsieur William estime qu’actuellement la quantité de terre exploitée par un paysan avoisine le 1/4 d’ha en montagne humide, 1/8 ha en terrain irrigué, un ha en milieu semi aride. Pour avoir 2 has par personne il faut exproprier par ha sept personnes en milieu montagneux et humide et 14 personnes par exploitation. D’où selon lui, la question de création de travail qui se pose pour ces dépossédés de la terre.

Le gouvernement américain a aussi fait sa proposition considérant la gravité de la dégradation de l’environnement en Haïti : The Haïti Reforestation Act of 2010, qui prévoit fournir au cours des cinq prochaines années, une aide financière et technique pour les efforts de reboisement, en vue de restaurer 20% des forets tropicales du pays qui existaient en 1990. Ce qui exige de planter 25 millions d’arbres.

Jackson Joseph



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