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« Le Parquet de Port-au-Prince, un lieu d’affaires », selon le RNDDH

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« Le Parquet près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince est aujourd’hui plus que jamais, considéré comme un lieu d’affaires où il suffit d’avoir un peu d’audace pour se faire beaucoup d’argent. La corruption y bat son plein. Des agents de sécurité, des greffiers, des huissiers et même la ménagère du Parquet, se font passer pour des avocats et extorquent de l’argent aux justiciables.», lit-on dans une lettre ouverte adressée au Ministre de la justice et de la sécurité publique (MJSP), Jean Renel Sanon, par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). 

Dans cette correspondance, expédiée au garde des sceaux haïtien, le RNDDH se dit scandalisé devant l’ampleur de la corruption qui gangrène l’appareil judiciaire haïtien. Dans ce document de 6 pages, le RNDDH dit vouloir attirer l’attention du patron du MJSP sur des cas de corruption qui se révèlent, lit-on, révoltants pour la construction de l’Etat de droit en Haïti, l’une des priorités de l’équipe en place. 

D’entrée de jeu le RNDDH met en cause, le cas du greffier Edwing Joseph affecté au Cabinet d’Instruction du magistrat Legroise Avril. Le greffier Joseph a exigé de Tanialie, une jeune femme de 26 ans, victime de viol de la part de Maxime son patron, la somme de 2000 gourdes pour son audition, dénonce l’organisme, indiquant que le magistrat instructeur (Legroise Avril) serait d’accord avec cette pratique tout en laissant entendre qu’elle rentre dans un cadre légal. 

Dans de pareil cas, déplore le RNDDH, les justiciables sont victimes tant de leurs bourreaux que de l’appareil judiciaire. En conséquence, cet état de fait ne peut avoir pour résultat que de décourager les rares citoyens qui s’en remettent encore à cette justice tant décriée. 

Outre le cas du greffier Edwing Joseph, le RNDDH souligne à l’encre forte, celui du magistrat instructeur, Eddy D. Chérubin qui serait impliqué dans des cas avérés de corruption. Un dossier qui a été déjà communiqué au conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), dans une correspondance en date du 29 avril 2013. 

Selon l’organisme de défense des droits humains, le magistrat Chérubin aurait extorqué à Belou Fortuné 4 chèques d’un montant estimé à 37 500 gourdes dans le cadre d’une affaire judiciaire. Ces chèques sont tirés tant par le magistrat instructeur que par ses proches collaborateurs. Ainsi, le 8 décembre 2012, le magistrat a lui-même encaissé un chèque du numéro 925, d’un montant de 15 000 gourdes. 

12 jours plus tard, un chèque numéroté 926, d’un montant de 5000 gourdes a été empoché par Richeme Louines, l’huissier attaché au Cabinet du magistrat Chérubin. Le 28 février 2013, le magistrat a encaissé un autre chèque d’une valeur de 5000 gourdes alors que le 23 mars de la même année son greffier, Jean Sylvain Paul, a encaissé un autre chèque de 12 500 gourdes. Un montant de 50 000 gourdes a en outre été réclamé par le magistrat. Ce cachet a en effet été destiné à la location d’un véhicule de transport dans le but de procéder à un constat dans le cadre de cette affaire à Miragoâne. Notons que tout cet argent a été réclamé des justiciables pour faire avancer leur dossier, souligne RNDDH. 

Le doyen du tribunal de Première instance, Me Raymond Jean Michel de son côté déclare n’être pas au courant de ce que les juges exigent des justiciables. Par ailleurs, il a affirmé que le tribunal dispose d’un minibus pour le déplacement des juges et le décanat en couvre les frais de carburant en dépit du fait que son budget ne les ait pas pris en compte, a-t-il ajouté. 

Pour sa part, Monique Cambri Macome, la ménagère du Parquet, elle bénéficie de la compassion de l’appareil judiciaire en raison de son ancienneté. En réalité, elle devrait, selon le RNDDH être révoquée et poursuivie pour usurpation de titre et extorsion, au contraire elle a été transférée à la Secrétairerie d’Etat à la Sécurité Publique. 

Les cas de corruption s’avèrent criants. Plusieurs magistrats instructeurs se cachent derrière leur greffier pour extorquer les justiciables et le cas du magistrat Legroise Avril n’est pas exhaustif, condamne le RNDDH. Dans cette perspective, le réseau rappelle au ministre de la justice qu’au regard de la constitution haïtienne et de la loi portant statut de la magistrature, il a pour devoir de veiller au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire et de punir les membres fautifs. 

Les cas de corruption sont nombreux, et ce, dans presque toutes les sphères d’activités du pays. La confiance de la population dans le système-judiciaire- s’effrite jour après jour. Certains ne cessent de se poser la question à savoir comment assainir une justice aussi corrompue qu’est la nôtre ?


                                                                                                      Enel Fleurantin



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