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Quel est le rôle des partis politiques en Haïti ?

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Uncategorized – À-proximité
Le President Martelly rencontrant des leaders politiques en Aout 2012

Un parti politique est une organisation dont l’objectif est la prise du pouvoir par les élections. Il propose un programme qui doit avoir l’adhésion des citoyens. L’intégration d’un parti politique se fait suivant son cadre de fonctionnement. Mais en Haïti, peu de gens manifestent un intérêt pour être membres d’un parti. Certains y voient, une activité mercantile qui crée une perception négative de ses militants.

D’après Jocelyn Dario, étudiant en sociologie à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), « les partis politiques peuvent contribuer à tout, sauf à l’amélioration des conditions de vie de la population ». Il affirme que le fonctionnement de ces structures en Haïti n’est pas différent de celui d’une entreprise commerciale.

Ainsi, les leaders de parti ont pour clients les adhérents alors que les organisations internationales et les ambassades constituent pour eux des bailleurs et non des partenaires. « Ces dirigeants de partis font souvent des farces pour montrer qu’ils défendent le peuple ». Questionnant l’intention réelle des leaders politiques à défendre la population, le sociologue en herbe déclare n’avoir aucun intérêt à cautionner le « mercantilisme politique ».

Il a en outre beaucoup insisté sur le résultat de ces regroupements qui, de son point de vue est un échec. D’ailleurs, soutient-il, on n’en a pas besoin d’être membre de parti pour faire de la politique. Néanmoins, s’il est vrai que tout le monde n’est pas obligé de faire de la politique active, l’existence d’un parti demeure un acquis constitutionnel, résultant d’une longue et périlleuse lutte.

L’intégration d’un citoyen à un parti découle d’une culture politique. Selon le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH), Antonal Mortimé, cela passe par un processus impliquant les institutions de socialisation.

Partis politiques: clubs de mercenaires

En effet, le déficit de crédibilité dont souffrent les partis constitue l’un des facteurs explicatifs du désintérêt des citoyens à y faire partie. Ils les assimilent à des milieux de mercenariat. En ce sens, l’intérêt de la majorité devient le cadet de leur souci. Cette perception, indique le militant des droits humains, est inquiétante. Le mauvais comportement des hommes et des femmes politiques augmente la réticence des citoyens. Cette situation, a insinué M. Mortimé, fragilise davantage l’indépendance du pays.

Aussi a-t-il souligné, l’occupation américaine a intensifié la désaffection des citoyens pour les structures politiques. Les luttes intestines pour le pouvoir avant et après cette époque ne sont pas négligeables, a-t-il fait remarquer. « Cette invasion a occasionné l’ingérence des ‘‘ yankees’’ en nommant des hommes à la Magistrature suprême de l’Etat. Ce qui constituait une gifle pour la Constitution du pays », a poursuivi le représentant de la plateforme.

En outre, le long règne des Duvalier (1957-1986) a provoqué un véritable branle-bas en ce qui concerne le rôle des partis politiques. Cette période, consacrée à la pensée unique, participe également dans ce processus de désaffectation politique. N’admettant pas d’opinion contraire à ce que véhicule leur gouvernement, les opposants se trouvaient toujours dans la visière de leurs sbires.

Hormis ces moments sombres, le massacre de la ruelle Vaillant lors des élections de 1987 mérite d’être considéré. Ces instants ont provoqué « une psychose collective dans la société haïtienne », se souvient le défenseur des Droits de l’homme ajoutant que le coup d’Etat de 1991 ayant renversé le président Jean Bertrand Aristide a renforcé la désillusion des citoyens. Plus de 5 mille morts ont été recensés durant les trois ans de ce putsch.

Le responsable de la POHDH, s’est dit toutefois préoccupé par la passivité des différents regroupements politiques du pays quant à la sensibilisation des citoyens sur l’éducation et l’écologie. Il invite, en ce sens, les partis politiques à être plus dynamiques. Cette initiative contribuera à changer la mentalité des citoyens en faveur d’une société politiquement forte et pérenne, estime-t-il.

Malgré la faiblesse des partis politiques, M. Mortimé dit croire que l’instruction civique dans les établissements scolaires est un élément fondamental dans le cadre de la formation des individus. Ce manquement a engendré le mépris de tout ce qui fait « la quintessence de l’Etre haïtien ».

Pour pallier ce manque d’intérêt des citoyens à intégrer une structure politique, nombre d’entre eux interrogés souhaitent que les formations politiques se modernisent. Cela contribuera, pensent-ils, à projeter une image positive de la société haïtienne dans son ensemble. Mais aussi à motiver les citoyens sur leurs droits et devoirs, comme le préconise la Constitution haïtienne.

Conscient de ce problème, Paul Guiroux, professeur de sciences sociales, dénonce la platitude des politiques haïtiens vis-à-vis de la communauté internationale. L’enseignant prône la praxis politique en passant par la transformation de ces structures. Ce qui, croit-il, enverra un vibrant message  » au blanc » dans la perspective de la récupération de notre souveraineté ».

Enel Fleurantin et Reynold Aris
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