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« Alerte! » par Serge H. Moise

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Emmanuel Dubourg, député  au parlement québécois

Nos plus ou moins scolarisés qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs nez et qui se targuent d’être de grands intellectuels, n’ont pas fini d’enfoncer notre pauvre nation, dans des profondeurs abyssales, à la satisfaction de ses ennemis de toujours.

        Sont-ils vraiment naïfs à ce point, ou délibérément complices de ce jeu macabre qui fait la honte de toute la nation et la maintient depuis si longtemps dans cette situation abjecte, occasionnant les souffrances les plus atroces à toute une population, sans se rendre compte qu’ils sont partie prenante d’une forme insidieuse de génocide ni plus ni moins.

        Ils parlent de tout, sauf des causes profondes de cette horrible situation et avec une légèreté certaine, semblent vouloir s’attaquer simplement aux symptômes, avec l’illusion que ce faisant les causes vont disparaître d’elles-mêmes.
        Aberration s’il en est et qui ne fait pas l’objet de débats sérieux. Évidemment, puisqu’ils ont d’autres chats à fouetter.

        Ceux-là qui s’agitent le plus à soulever tellement de vagues, les célébrités d’hier et d’aujourd’hui, ceux-là, ont-ils vraiment à cœur les intérêts supérieurs de la nation, ou comme à l’accoutumée, s’agit-il pour eux, d’exiger à leur tour, leur participation effective, à ce cirque séculaire. 

        Encore une fois, nous n’avons nullement la sotte prétention de faire la leçon à qui que soit, ce qui ne nous empêche pas de questionner certains comportements qui nous paraissent bizarres.

        «  Seule l’éducation peut sauver le pays » C’est le crédo à la mode, en faisant semblant d’oublier que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Éducation, oui, mais pas celle qui a fait de nous les acculturés que nous sommes.

        Demandons à tous ceux qui ont du abandonner le pays s’ils l’ont fait dans le seul et unique but de parfaire leur éducation. Si oui, pourquoi ne sont-ils pas retournés mettre leurs connaissances pointues au service de la mère patrie?

        Si la scolarisation garantissait le progrès et s’il est vrai que les compatriotes les mieux « éduqués » se retrouvent dans la diaspora, alors comment expliquer que nous ne soyons pas la communauté visible la plus solidaire et la mieux organisée?

        Nous pourrions nous étendre en longueur et poser d’innombrables d’autres questions du genre, mais à quoi bon, puisque ce serait tourner le fer dans la plaie que nous feignons d’ignorer et sans succès d’ailleurs.

        Rappelons, pour l’histoire et la vérité que récemment Cuba a formé huit cents (800) jeunes médecins haïtiens. Ces derniers sont tous revenus au pays et en très peu de temps, six cents (600) d’entre eux ont du abandonner la barque, faute de pouvoir gagner honnêtement leur vie en pratiquant leur profession. Or Haïti manque autant de médecins que de professeurs. La raison est très simple, soixante dix pour cent (70%) de la population est en chômage, les éventuels patients n’ont pas la capacité de payer les soins de santé et, comme il faut vivre, vite un visa! On n’a pas le choix car, il faut un minimum de confort pour pratiquer la vertu, disait St Thomas d’Aquin.

        Nos très chers intellos qui refusent ou sont incapables de repenser le substrat idéologique de l’enseignement à diffuser aux générations montantes et qui veulent simplement perpétuer ce qui s’est toujours pratiqué, confondent leurs petites personnes avec la réalité de l’arrière pays, dont ils sont, pour la plupart, les ressortissants sur lesquels la population aurait du pouvoir compter.

        Hélas, tel n’est pas le cas!

        Imaginons un instant Dany Laferrière, professeur ou directeur d’école à Petit-Goâve et produisant une œuvre de meilleure qualité que celle que nous admirons aujourd’hui.


Dany Laferrière

 

       Imaginons Michaëlle Jean, animatrice-vedette à Radio-Caraïbes, Signal FM ou Radio-Métropole.

       Imaginons Samuel Pierre, professeur ou doyen de la Faculté des Sciences Appliquées à Port-au-Prince.

       Imaginons Frantz Benjamin, lui aussi, enseignant dans un gentil collège à Port-au-Prince et publiant ses trois recueils de poésies largement salués.

       Imaginons Charles Dupuy, professeur de français et d’histoire au collège le plus huppé du Cap-Haïtien et produisant une vingtaine de tomes du coin de l’histoire.

       Imaginons Rodney St-Éloi, PDG. de la maison d’édition Mémoire d’Encrier au coin de la rue St-Honoré à Port-au-Prince.

       Imaginons Carlo Dorléans Juste, Vély Leroy, Dr Jean-Claude Fouron, Carl Prézeau, Édouard Laurent, Gérard V. Étienne, Émile Olivier, Dr Claude Jean-François, Dr Yvette Bonny, Dr René Thomas, Dr Etzer Dorsainvil, Jean Benjamin, Alfred Dorlette, Aga Jean-Baptiste le percussionniste, Léopold Molière dit YoYo, Eddy Prophète, Toto Toussaint, Louto Roumain, Dr Louis-Charles Levros, George Anglade, Dr Dumas Maugile, Monica Ricourt, Professeur et poète Roland Morisseau, Me Michel Coulanges, l’honorable député Emmanuel Dubourg, Dr Joël Desrosiers psychiatre et poète,  Me Tamara Thermitus, Me Isabelle Charles, Régine Laurent, Alexandra Philoctète, Frantz Voltaire, Raymond Laurent, Dr Lys Montas, Viviane Barbot, Marie-Luce Ambroise, Claude Moïse, Kettly Beauregard  et combien d’autres, aussi bien aux États-Unis qu’ailleurs, qui évolueraient dans l’espace réduit de nos vingt-sept mille kilomètres carrés.

Kettly Beauregard,membre influente du Parti 
Liberal Quebecois(PLQ)

       On n’aurait jamais entendu parler d’eux, sauf après leur mort, histoire de nous donner bonne conscience.

       La liste est énumérative et non exhaustive. Tout ceci pour souligner que l’éducation à elle seule ne saurait être une panacée susceptible de guérir tous les maux.

      Il faut donc un cadre global mis en place qui tienne compte des potentialités et des spécificités propres au pays. Nos spécialistes en gouvernance devraient tous le savoir. Et ce cadre devient possible à partir de la volonté de tous et de chacun d’une part et d’un profond sentiment d’appartenance à l’alma mater d’autre part.

     La réforme judiciaire qui s’avère un paradigme incontournable du développement durable, personne n’en parle, quant à la création d’emplois, c’est l’affaire des goujats, pas des intellectuels!

     Les Haïtiens, nos sœurs et frères crèvent littéralement de maladies et de la faim, victimes de l’insécurité maintenue à dessein. Nous sommes à toutes fins pratiques, l’arrière cour de la République Dominicaine  et pour nos intellos, ce n’est pas bien grave puisque dans dix ans ou plus, le pays comptera des milliers de diplômés, ces derniers auront amplement le temps de tout rebâtir à coup de technologies modernes. Entre temps ceux qui souffrent et meurent, c’est simplement le prix à payer en termes mathématiques. Faut-il donc rappeler à ces énergumènes que les besoins primaires non satisfaits conduisent à la criminalité de manière inexorable.

     De plus, embrigader des coopérants ou missionnaires,  les former et les installer dans les colonies pour manipuler le mode de penser des colonisés coûtent très cher, donc recruter au sein même de ces derniers, les plus futés, l’équivalent du commandeur d’autrefois, pour accomplir ce bouleau s’avère moins onéreux et beaucoup plus pratique. Soyez donc prudent mesdames et messieurs les « éducateurs » afin de ne pas être des « collabos » à votre insu.

     Dans cette conjoncture, pour le moins abjecte et nauséabonde, le silence des uns et des autres devient : laideur, lâcheté et apatridie.

     Autre questionnement qui nous paraît fondamental, les grands esprits d’aujourd’hui, les titans de l’intellectualité seraient-ils mal outillés pour se colleter à l’épineux problème du chômage au pays qui demeure, répétons-le, la priorité des priorités. Leurs diplômes ne leur serviraient donc  qu’à enseigner, c’est-à-dire à transmettre le savoir du maître et non le savoir-faire eu égard aux spécificités haïtiennes.

     Éducation : oui! Acculturation et dressage : mille fois non!

     En conclusion, prenons garde de ne former des dizaines, des centaines, sinon des milliers de magnifiques intellectuels, des scientistes, des doctes dans tous les domaines qui viendront au fil des ans gonfler les rangs de la diaspora, faisant ainsi le jeu de l’étranger au détriment de la mère patrie qui en a assez bavé de cette macabre pratique.

        Dr Volvick Rémy Joseph, médecin de son état, doublé d’une solide formation en sciences juridiques, homme d’une vaste expérience et d’une grande sagesse nous l’a pourtant répété à maintes reprises : « Le développement d’Haïti sera endogène ou il ne sera pas ».

                                                 Serge H. Moïse av.

                                                 Barreau de P-au-P 

 

                         

 



 
 
       
        
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