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« La dégringolade » par Serge H. Moise

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Serge H. Moise

 Tout ce qui se répète trop  devient fade et rebutant nous dit le vieil adage. Cela semble se confirmer depuis quelque temps dans notre coin de pays des Caraïbes.
        Les mêmes faits sont tellement récurrents au fil des mois et des ans qu’on développe l’impression, sinon la conviction d’entendre des redites à n’en plus finir, frisant en quelque sorte, l’infobésité aigue.
        Les multiples accusations provenant des adversaires du régime en place pleuvent à tribord et à bâbord lavalassement, mais force est de constater que jusqu’à présent, aucune proposition de changement ou de programme de gouvernement n’est en discussion, ce qui pourrait éventuellement faire l’objet d’un certain consensus.
        La mobilisation est déjà bien amorcée, plus d’un parlent encore une fois de « rachémanyok », mais c’est du déjà vu!
        Quant aux thuriféraires de la présidence et de la primature, ils se retrouvent à l’étroit dans leurs souliers et offrent des prestations qui laissent souvent à désirer. Des deux côtés de la barricade, on assiste à ce triste tableau de frères ennemis qui ne font pas de quartier.
        D’un côté comme de l’autre, ils n’arrivent pas à convaincre qu’ils ont vraiment à cœur les intérêts supérieurs de la nation. Toujours les mêmes rengaines : laxisme, gabegie administrative, népotisme, incompétence et corruption. Cette bouillabaisse, qu’il pleut qu’il tonne s’avère à la longue plutôt indigeste.
        Selon les observateurs locaux et étrangers, ce petit pays semble évoluer telle une barque sans gouvernail, empêtrée dans des vents contraires, elle tourne sur elle-même au risque de faire fond à n’importe quel moment.
        Entre temps, les scandales continuent de s’accumuler, les droits et libertés sérieusement menacés, journalistes et avocats ouvertement persécutés comme aux beaux jours de la dictature duvaliérienne. Les membres de la basoche ont d’ailleurs entamé une grève illimitée, exigeant le licenciement du commissaire du gouvernement et un juge d’instruction pour manquements graves.
        Le pouvoir judiciaire vassalisé,  réduit à une peau de chagrin, bat de l’aile dans un état grabataire. Quand la justice qui a pour mission d’élever une nation évolue en rase-motte, la faillite n’est certainement pas loin.
        On parle inlassablement de renouveler la classe politique et à gorge déployée on réclame des élections libres, honnêtes et crédibles.
        Comme dirait l’éminent professeur : Élevons les débats!
        De nos jours, tout le monde sait que les mêmes causes dans les mêmes conditions produisent les mêmes effets. Nous organisons des élections depuis près de vingt sept ans. Nous avons eu plus ou moins dix-sept conseils électoraux provisoires, et ce en violation de la constitution, pourtant, cela ne semblait déranger personne. N’empêche que de temps en temps des voix s’élèvent pour réclamer le respect de cette constitution  régulièrement violée, écartée mais qui n’a jamais été déclarée telle. Hélas,  ô hypocrisie quand tu nous tiens. Tout le monde s’en accommode en faisant simplement semblant. Un individu dont les signes vitaux ont disparu depuis belle lurette ne serait pas mort tant qu’il n’est pas déclaré tel ? Demandez à notre ami pharmacien lechapeauteur de vous donner la bonne heure.
        La  société haïtienne, toutes composantes confondues, peut-elle faire état d’une expertise quelconque après cette ribambelle d’élections bidon qui nous ont coûté tellement cher alors que des millions de nos sœurs et frères crèvent toujours littéralement de faim et de maladies de toutes sortes, faisant le bonheur des « ONG » et des œuvres soi-disant caritatives?
          Les cent vingt et un partis politiques enregistrés, qui seront cent vingt-cinq ou cent trente, sous peu, si la tendance se maintient, ont-ils un projet de « création d’emplois », la priorité de nos priorité au niveau des dix départements de la république afin d’éradiquer ces conditions infrahumaines qui font de nos concitoyennes et concitoyens des déshumanisés, ni plus ni moins?
        Les désabusés, ceux-là qui en ont marre, affirment avec la rage au cœur que la politique haïtienne se résume à un vilain jeu entre petits malins où les plus coquins remportent la cagnotte.
        A ceux-là, nous répondons oui et non. Il est vrai que partout ailleurs des coquins ne cèdent pas leurs places mais il ne faudrait pas ignorer ou banaliser, les honnêtes efforts et dans bien des cas les sacrifices qui sont consentis régulièrement par ceux qui veulent et qui se battent pour un changement réel dans la gestion de la res publica.
        Notre traversée du désert ne date pas d’hier et il est vrai qu’un peuple ne meurt pas mais les stigmates peuvent s’avérer profondes et douloureuses.
        La démocratie participative, certes, mais pas avec uniquement avec des slogans car « ventre affamé n’a point d’oreille » et il n’y a pas de démocratie sans développement. Tout  le monde le sait mais personne n’en parle. Face à la honteuse gifle de la république voisine, indignons-nous contre nos haïtiâneries et unissons nos forces à travers le « FHS » Fonds Haïtien de Solidarité, créons ces millions d’emplois à partir de nos propres moyens pour que la dignité humaine, la santé et l’éducation  redeviennent une réalité vivante et palpable.
        En tout état de cause, disons pour conclure que, plus vite nous arrêterons la dégringolade et mieux aguerris nous serons pour jeter les bases de la refondation et de la reconstruction de ce pays qui nous est si cher. Ainsi n’aurons-nous pas démérité de la patrie.  
 
                                                                      Me. Serge H. Moise,av.                                           

 

 

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