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Conflit terrien : 5 morts, plus de 360 maisonnettes incendiées à Dessalines

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Vue aerienne de la ville de Marchand,Dessalines

Un conflit terrien opposant les habitants des localités de Lacouture et de Grand-Bérard, 1re section de Dessalines (bas Artibonite), a occasionné de grandes pertes. Environ cinq personnes sont tuées et plusieurs centaines de maisonnettes détruites. Présentement, les zones en conflit sont quasiment désertiques. Cet affrontement existe entre les deux localités depuis plus de dix ans.

En juillet 2012, après la vérification des titres de propriété qui se sont révélés douteux, les responsables de l’Institut national de la réforme agraire (INARA) avaient interdit la culture des terres en conflit. Les agriculteurs de Lacouture n’ont pas respecté la mesure prise par l’INARA. Ils ont ensemencé de riz quatre carreaux de ces terres. Mécontents, les riziculteurs de Grand-Bérard décident de boycotter la récolte. Et c’est le début du tumulte.

Le samedi 25 octobre 2013, à la surprise générale, les habitants de Grand-Bérard ont attaqué ceux de Lacouture, détruisant tout ce qu’ils trouvaient sur leur passage. En revanche, le jeudi 31 octobre dernier, les habitants de Lacouture, qui s’étaient réfugiés à Jean-Denis (bas Artibonite) ont riposté. Ils ont tué trois personnes et incendié de nombreuses maisonnettes. Selon un bilan partiel dressé par le vice-délégué de l’arrondissement de Dessalines, M. Wadner Joseph, à Grand-Bérard, trois personnes sont mortes, deux sont portées disparues et plus de 112 maisonnettes sont incendiées.

Pas moins de 250 maisonnettes sont également détruites à Lacouture. Actuellement, dixit M. Joseph, plus de quatre cen (400) familles sont en difficulté. D’autres sources font état de huit morts et de la destruction de plus de six cents (600) maisons. Ce vendredi, une mission humanitaire composée de plusieurs autorités régionales et de représentants du bureau régional de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et de plusieurs organisations non gouvernementales s’est rendue sur les lieux. A l’occasion, des kits hygiéniques et alimentaires ont été distribués aux habitants des deux localités. « Nous avons profité de cette mission pour évaluer les besoins des gens en difficulté. Nous allons conjuguer nos efforts pour aider les victimes à regagner leurs habitations. En attendant la reconstruction des maisons détruites, des tentes seront distribuées très prochainement », a déclaré Wadner Joseph.

Joint par téléphone, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Saint-Marc, Me Caleb Vincent, a fait savoir qu’une dizaine de mandats a été décernée contre les principaux auteurs de ces actes répréhensibles. Mais, jusqu’à date, précise-t-il, aucune arrestation n’a été effectuée. Me Caleb invite les autorités centrales à renforcer la capacité d’intervention de l’Institut national de la réforme agraire pour éviter la répétition de ces actions « malheureuses ».

En vue de mettre un terme à ce conflit, à l’initiative de la vice-délégation de Dessalines, une grande réunion a été réalisée le 6 novembre 2013 dans un hôtel du centre-ville. Des autorités locales, des paysans des deux localités en conflit, des représentants de l’INARA et du bureau régional de la MINUSTAH y ont pris part. Certains de ces acteurs sont unanimes à reconnaître qu’un modus operandi pourrait être trouvé entre les deux camps. Les paysans ont promis d’enterrer la hache de guerre. Les autorités décident de reprendre le contrôle des terres de la première section de Dessalines. La riziculture, qui est à l’origine du conflit sanglant, sera moissonnée par l’Institut National de la réforme agraire. Depuis environ quatre jours, un calme apparent est observé dans les deux localités. Les habitants de Lacouture se réfugient d’habitude à Jean-Denis. Alors qu’à Grand-Bérard, quelques familles sont remarquées.

Jodherson Cadet

 

 

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