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Alain Juppé : « Il va falloir mouiller la chemise »

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« On va enfin pouvoir débattre. » L’ancien ministre Benoist ­Apparu, porte-parole d’Alain Juppé, est content. Avec l’entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, la bataille pour la primaire débute pour de bon. Deux heures avant son concurrent, Alain Juppé était, samedi, à Chatou (Yvelines) pour entamer la dernière ligne droite. Devant 1.800 personnes un peu inhibées par la chaleur, l’ancien Premier ministre a rappelé son projet, se refusant d’évoquer tout fait d’actualité. Plus tôt dans la journée, au cours d’un atelier thématique, il avait prévenu : « J’ai répondu sur le burkini dans un journal, je suis contre toute loi sur le sujet. Mais je n’en parlerai plus à présent. » 

Mais il est difficile d’ignorer totalement Nicolas Sarkozy. « Il y a une légère inquiétude, juge un soutien de Juppé. Cette fébrilité démontre que nous sommes dans un moment de vérité. » Depuis le printemps, l’ancien chef de l’État rattrape son retard dans les sondages. « Ça ne change rien », tranche Gilles Boyer, le directeur de campagne d’Alain Juppé, qui reconnaît : « On fait la course en tête, c’est une position enviable même si elle est fragile. »

« Il n’y a aucune surprise, on s’attendait à ce que Nicolas ­Sarkozyrecentre le débat sur les seules questions identitaires », assure pour sa part Benoist Apparu. « Il veut taper vite et fort, mais sa première attaque contre Alain Juppé est un mensonge, en expliquant que notre concept d’identité heureuse est un constat », explique le député-maire du Havre, Édouard ­Philippe. « Chacun aura compris que c’est un objectif », a d’ailleurs lancé le candidat pendant son discours.

« Je n’accepterai pas un Guantánamo à la française » 

Sans jamais citer celui dont il a été le ministre, le maire de Bordeaux a d’ores et déjà entamé la confrontation. L’interdiction du regroupement familial voulue par Sarkozy? « Inhumaine », selon son adversaire. La mise en détention préventive de tous les « fichés S » réclamée par les sarkozystes? « Je n’accepterai pas un Guantánamo à la française où l’on enfermerait sans jugement des milliers de personnes pour une durée indéterminée et sur simple soupçon. »

Avant son intervention, Jean-Pierre ­Raffarin, venu le soutenir, a lui aussi lancé une lourde charge contre son ancien ministre : « On ne gouverne pas avec la haine. La haine, c’est la colère des faibles. » « Il faut rassembler plutôt que chercher à cliver, rassembler plutôt que vouloir exclure ou stigmatiser, rassembler plutôt que d’exciter les surenchères, a énuméré en écho Alain Juppé. Je refuserai d’instrumentaliser les peurs, de flatter les bas instincts. »

L’ex-Premier ministre n’a toutefois « pas l’intention de faire campagne contre les autres candidats », même s’il le reconnaît : « Les attaques pleuvront », notamment sur son âge (71 ans). « Ils diront que je suis vieux […], trop dur ou trop mou […]. Tout cela me laissera serein et conforté dans mon projet. » Face à lui, des centaines de jeunes scandent « Juppé président », devant un parterre de militants surchauffés par le soleil. La paella servie au déjeuner n’a sans doute pas dynamisé la foule. « Nous ne pourrons jamais concurrencer l’ambiance des meetings de Sarkozy, mais nous préférons avoir le nombre que les cris », assure-t-on dans l’entourage de l’édile bordelais.

Le programme des prochains mois sera « plus réactif » 

« Serein mais réaliste », tel est donc le mantra des juppéistes trois mois avant la primaire, « une élection qui n’a jamais eu lieu et dont on ne peut pas prédire l’issue », résume Gilles Boyer. « Ce n’est pas gagné, il va falloir mouiller la chemise », a lancé Alain Juppé entre deux tirades d’un discours qui se voulait avant tout pédagogique. Le programme des prochains mois est déjà prêt et « sera plus réactif », promet Gilles Boyer.

Ainsi, le quatrième livre de campagne d’Alain Juppé sortira au format numérique « afin de se donner la possibilité de le modifier à la dernière minute », justifie le directeur de campagne. Pour accompagner l’ouvrage, six cahiers thématiques sortiront pour compléter le programme. « L’objectif est de parler à des populations plus ciblées, comme la jeunesse », explique Hervé ­Gaymard, le député savoyard chargé de piloter son projet.

Le rythme des déplacements va aussi s’intensifier et un à deux meetings seront organisés chaque semaine. Certains sont déjà programmés (un passage à l’université d’été du Medef et un autre à la foire de Châlons-en-Champagne la semaine prochaine, les campus des Jeunes Républicains de La Baule ­samedi prochain et d’Arcachon le 10 septembre), d’autres restent secrets. Gilles Boyer promet « de l’action » : « D’ici un mois et demi et le ­premier débat télévisé, on va créer des surprises! »

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