L’astrophysicien malien Cheick Modibo Diarra, 60 ans, a été nommé mardi premier ministre de transition du Mali, selon un décret du président par intérim Dioncounda Traoré lu sur les médias publics.
«Le président par intérim Dioncounda Traoré nomme Cheick Modibo Diarra (…) premier ministre», stipule ce texte, lu après un autre décret annulant la nomination de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, qui a été chef du gouvernement d’avril 2011 jusqu’au coup d’État militaire du 22 mars.
Sa nomination intervient peu après l’arrestation à Bamako par des hommes armés de plusieurs dirigeants politiques et chefs militaires proches de l’ancien président malien Amadou Toumani Touré (ATT) renversé ce jour-là.
Selon l’entourage de M. Diarra, il s’est rendu mardi matin à Kati, près de Bamako, où il a rencontré des responsables de l’ex-junte militaire. Aucune indication n’était immédiatement disponible sur la teneur de leur rencontre.
La tâche prioritaire de Cheick Modibo Diarra sera de tenter de résoudre la crise dans le Nord où, à la faveur du coup d’État de mars, des rebelles touareg, des mouvements islamistes et divers groupes criminels, ont mené une offensive foudroyante et occupent depuis fin mars cette immense région aride.
Né en 1952 dans la région de Ségou (centre, au nord-est de Bamako), Cheick Modibo Diarra, a participé à un programme de la Nasa, l’agence spatiale américaine, et s’était lancé en politique en mars 2011 en créant le Rassemblement pour le Développement du Mali (RpDM), dans la perspective de l’élection présidentielle d’avril 2012, annulée de facto par le putsch.
Président de Microsoft Afrique, il a également été le premier président de l’Université virtuelle africaine, basée au Kenya, qu’il a quittée en 2005 pour co-fonder l’Université numérique francophone mondiale.
Il est le gendre du deuxième président malien, Moussa Traoré, un militaire renversé par un coup d’État en mars 1991 après plus de 23 ans au pouvoir.