«Je n’accepte pas cette nomination. Je suis un défenseur de la légalité et je ne reconnais aucune institution créée en dehors de la légalité», a-t-il déclaré à l’AFP, joint par téléphone au Parlement de Bissau, dont il était le président par intérim jusqu’au coup d’État du 12 avril.
Arrivé troisième au premier tour de la présidentielle du 18 mars avec 15,75 % des voix, M. Nhamadjo, un dissident du parti au pouvoir, avait été désigné jeudi président de la République de transition, selon les termes d’un communiqué signé conjointement par le commandement militaire (junte) et les principaux partis de l’ex-opposition au régime renversé.
Samedi, la junte militaire a affirmé que cette nomination, tout comme celle du président du Conseil national de transition, n’était qu’une «proposition», dans un brusque revirement coïncidant avec la menace du Conseil de sécurité de l’ONU de sanctionner les putschistes et leurs partisans.
«En tout cas, si c’était une proposition, elle est à terre», a dit M. Nhamadjo, qui avait assuré vendredi ne pas avoir été consulté, ni informé de sa nomination.
Il a également déclaré «reprendre la présidence du parlement afin de trouver une solution pour revenir à la normalité constitutionnelle».
«Ce que je fais, c’est entendre les différentes parties, écouter les propositions. le problème doit être réglé», a-t-il ajouté.
Interrogé sur le possible rétablissement du gouvernement renversé, ainsi que l’a exigé le Conseil de sécurité, M. Nhamadjo a estimé qu’il fallait «d’abord rétablir le parlement».
Les putschistes maintiennent toujours en détention le président intérimaire Raimundo Pereira et le premier ministre Carlos Gomes Junior, arrêtés le jour du coup d’État, à un peu plus de deux semaines du deuxième tour de la présidentielle dont le chef du gouvernement était largement favori.