Le débat de l’entre-deux tours entre les deux finalistes, le seul de la campagne, sera diffusé sur une dizaine de chaînes à partir de 21 h, heure locale, mercredi à quatre jours du scrutin. Selon le tirage au sort, c’est M. Hollande qui parlera le premier.
Le candidat socialiste, bien placé avec 28,6 % des voix au premier tour, mais pas complètement assuré de l’emporter, a dit aborder ce rendez-vous «confiant».
Nicolas Sarkozy, en position de challenger avec 27,2 % des suffrages au premier tour et toujours distancé par son adversaire que tous les sondages donnent vainqueur dimanche avec 53 à 54 % des suffrages, se dit «déterminé».
Il compte sur ce match pour rattraper son retard même si selon les politologues les débats d’entre deux tours font peu bouger le rapport de force.
Les deux co-organisateurs, la chaîne de télévision privée TF1 et la publique France 2, veulent dérouler un conducteur qui parte des soucis prioritaires des Français (le pouvoir d’achat et l’emploi) jusqu’à la politique étrangère, en passant par la dette, les questions de société (immigration) et le style de présidence que les deux hommes veulent incarner.
Les affaires, celles impliquant l’ex-directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn et les soupçons de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, seront sans doute évoquées.
Le ton s’est durci ces derniers jours entre les deux finalistes qui depuis le premier tour tentent de capter les voix de la dirigeante de l’extrême droite Marine Le Pen au premier tour (près de 18 %).
Cette stratégie a conduit M. Sarkozy à radicaliser son discours en matière de sécurité et d’immigration, ce qui a été fortement critiqué par la gauche tout comme sa décision d’organiser une «vraie fête du Travail» le 1er mai rivalisant avec celle des syndicats.
Mardi Marine Le Pen a sans surprise annoncé qu’elle voterait blanc et implicitement appelé ses électeurs à faire de même.
Les candidats entendent aussi séduire les électeurs du centriste François Bayrou (près de 9 % des voix). Ce dernier a indiqué qu’il se prononcerait au lendemain du débat. En 2007, il avait laissé ses électeurs libres de leur choix.
Ils ont déjà échangé mardi des amabilités par médias interposés. Nicolas Sarkozy, «on lui dit déjà: au revoir», a ironisé François Hollande. «Ce que je sens, c’est qu’il va être déçu», a répondu l’intéressé.