«Étant donné la situation économique actuelle, l’augmentation de la production par certains pays, le niveau des capacités (de production) disponibles et l’existence de réserves stratégiques, entre autres facteurs, j’ai déterminé (…) que la production de pétrole et de produits pétroliers d’autres pays que l’Iran permettait une réduction significative de l’achat de pétrole et de produits pétroliers à l’Iran par ou via des institutions financières étrangères», écrit M. Obama dans un «mémorandum» diffusé par la présidence américaine.
Cette certification par le dirigeant américain était prévue par un texte de loi qu’il avait promulgué en décembre et qui vise à punir le régime de Téhéran pour son programme nucléaire controversé.
Ce texte prévoit en particulier de sanctionner les institutions financières étrangères ayant des rapports avec la Banque centrale iranienne, qui gère généralement le commerce du pétrole de la république islamique, l’idée étant de tarir les ressources d’un pays très dépendant de la rente pétrolière.
L’annonce de la Maison-Blanche, qui était attendue, intervient alors que les cours du brut sur les places mondiales sont déjà soutenus par la nervosité des opérateurs vis-à-vis de la situation en Iran. M. Obama a récemment estimé à 20 à 30 dollars par baril le renchérissement provoqué par la tension au Moyen-Orient.
En conséquence, les prix de l’essence à la pompe se rapprochent des plus hauts niveaux historiques aux États-Unis, une possible menace sur la reprise économique et une vulnérabilité pour M. Obama face à ses adversaires au moment où il brigue un second mandat de quatre ans à la Maison-Blanche lors de la présidentielle du 6 novembre.
Vendredi, M. Obama a promis de «surveiller de près la situation pour s’assurer que le marché peut continuer à supporter une réduction des achats de pétrole et de produits pétroliers en Iran».
Le 31 décembre, M. Obama avait promulgué une loi de financement du Pentagone qui renforçait les sanctions contre le secteur financier de l’Iran via les institutions financières étrangères qui feraient affaire avec la banque centrale de ce pays.
L’annonce de vendredi est intervenue alors que la Turquie, l’un des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient, mais qui partage une frontière terrestre avec l’Iran, a révélé le même jour avoir réduit de 20% ses approvisionnements de brut en provenance de ce pays.
Washington avait annoncé la semaine dernière qu’il allait exempter onze pays, dont dix pays européens et le Japon, des nouvelles sanctions lancées contre l’Iran dans le cadre de la pression exercée sur son programme nucléaire, soupçonné d’être à visée militaire, ce que Téhéran dément.
La Turquie, qui ne figure pas parmi ces pays, cherche à bénéficier de la même exemption.
La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton était justement vendredi en Arabie saoudite, un autre pays de la région allié des États-Unis. Riche en or noir, l’Arabie s’est dite prête à compenser une partie d’une baisse des exportations iraniennes.
Samedi, Mme Clinton doit assister à Riyad à la première réunion du Forum de coopération stratégique entre les États-Unis et le Conseil de coopération du Golfe (CCG). L’Iran et son programme nucléaire devraient notamment être évoqués.