Tout indique que l’ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est) peut sortir vainqueur des primaires républicaines organisées mardi dans le Maryland (est), le Wisconsin (nord) et la capitale américaine, renforçant son avance pour devenir le candidat qui affrontera Barack Obama à la présidentielle du 6 novembre, selon les experts.
Depuis quelque temps, M. Romney ne s’en prend d’ailleurs plus qu’à son rival démocrate. Vendredi, en campagne dans le Wisconsin, il n’a pas une seule fois cité le nom de ses adversaires républicains -Rick Santorum, Newt Gingrich et Ron Paul-, préférant souligner «les visions fondamentalement différentes sur l’Amérique» qu’il a avec M. Obama.
Reprise économique molle en raison du fort taux de chômage, dette publique sans cesse grandissante, croissance anémique pour les petites entreprises, autant de thèmes distillés par le candidat pour affirmer que M. Obama enterre le rêve américain plutôt que de le faire vivre.
«Le président Obama n’est pas responsable de la récession, mais il n’a pas su amener la reprise», a ainsi lancé Mitt Romney lors d’une réunion électorale à Appleton, dans le Wisconsin.
«Il n’a pas créé d’emplois, mais il a su faire monter les prix de l’énergie. En fait, le président Obama a prolongé la récession et a ralenti la reprise. Sa stratégie économique est un échec», a-t-il encore martelé.
Avec de bonnes chances de remporter les 1.144 délégués nécessaires à sa nomination, le candidat fait bien de «ne pas s’en prendre» à ses rivaux républicains, indique à l’AFP l’historien Allan Lichtman. «Il endosse déjà le rôle du candidat (officiel de son parti, NDLR), c’est absolument ce qu’il faut faire», poursuit ce professeur de l’Université américaine de Washington.
Pourtant, l’ultra conservateur Rick Santorum continue à mettre des bâtons dans les roues du modéré Mitt Romney, en semant le doute sur sa capacité à rassembler la base très conservatrice du parti.
Il l’accuse ainsi d’être l’auteur d’une loi sur l’assurance maladie dans le Massachusetts qui a servi, selon M. Santorum, de modèle à la réforme du président Obama actuellement examinée par la Cour suprême.
«Il sera laminé par Obama sur ce sujet à l’automne», a-t-il averti sur la chaîne CNN.
Mitt Romney devance pour le moment ses rivaux avec le soutien de 566 délégués, selon le site RealClearPolitics, soit plus du double que Rick Santorum (263).
Pour autant, ce dernier n’envisage pas de se retirer de la course. «On ira jusqu’au bout», a-t-il affirmé alors qu’il était interrogé sur ses intentions en cas de triple défaite mardi.
De même, les responsables républicains se rallient de plus en plus à la candidature Romney. Vendredi, Paul Ryan, le très influent président de la commission budgétaire de la Chambre des représentants, a dit à Fox News que Mitt Romney avait «les capacités, la ténacité, les principes, le courage et l’intégrité pour faire ce qu’il faut pour remettre l’Amérique en selle».
Par ailleurs, a-t-il jugé, «les républicains doivent faire bloc autour de Mitt Romney et se consacrer à la tâche principale qui est de battre Barack Obama à l’automne».
M. Romney vient également de recevoir le soutien de l’ancien président George Bush père et de l’étoile montante du parti républicain, le sénateur Marco Rubio.
Sans oublier un hommage de Newt Gingrich, son rival en troisième position à ce stade, qui concède que «Mitt Romney est clairement celui qui mène la course».