Depuis des années, les Haïtiens à la recherche d’un football passionnant et de qualité préfèrent regarder les matches internationaux de football à la télévision en se passant catégoriquement du championnat national qui n’attire plus les amants du ballon rond, jeunes et moins jeunes.
Ceux qui assistent aux matches des championnats localux et au championnat national sont de moins en moins nombreux. La grande majorité des Haitiens prennent du plaisiir à se retrouver devant un écran de télé pour suivre avec passion et frénésie les matches et championnats internationaux. A force, les joueurs étrangers leur deviennent familiers. Pas leurs cousins haitiens.
Les dirigeants de différents clubs du sport le plus populaire en Haïti expriment leur indignation face à cette situation. Car si la passion des Haitiens pour le foot se déchaine ce n’est pas pour le foot haitien. Du coup les recettes sont maigres pour des clubs qui jouent souvent dan des stades vides, si on peut parler de stades.
Alors quel avenir pour ce sport en Haiti ? La télé ou les terrains de jeu ?
« Je suis triste de voir que les Haïtiens préfèrent beaucoup plus le football étranger et n’accordent aucune importance à celui du pays et pourtant il y a des joueurs très talentueux qui y participent», a avoué Patrick, un dirigeant de club.
« Non seulement les citoyens ne regardent pas le football, ils ne viennent pas supporter les clubs », s’indigne Duckenson Sauveur, secrétaire général du club Aigle Brillant. Mais relevet-il, « la sélection nationale en dépit de performances médiocres attire encore du monde au stade Sylvio Cator ».
Le football est considéré comme le sport le plus regardé dans le monde, mais certains Haïtiens amoureux du football placent en second plan le championnat national et une bonne partie de la population oublie l’existence des joueurs haïtiens.
« Je ne peux pas cacher ma préférence. Sincèrement le foot local ne m’intéresse pas, les joueurs ne sont pas disciplinés et ne respectent pas les règles du jeu et ils sont très médiocres », a déclaré Rodalin Toussaint, grand consommateur de football international.
« Le championnat national a une date d’ouverture mais n’a jamais une date de fermeture, les équipes de province s’adonnent souvent à des actes de violence au lieu de gagner ou perdre un match de football. Les joueurs et les dirigeants font ce qu’ils veulent dans ce championnat », a-t-il ajouté.
D’autres ne trouvent plus le plaisir à travers le championnat national et se retournent malgré eux vers les championnats internationaux.
Autrefois, Duckens Louisjean se rendait fréquemment au stade pour le championnat, mais « je dois avouer que maintenant il n’y a plus de feeling à suivre le football natioal ». Selon lui, les joueurs boivent trop d’alcool et se couchent trop tard pour etre performants.
« Il y a une passion qui se dégage dans les championnats étrangers, contrairement à ce qu’on voit icii », a fait savoir Rose Mirna Clergé, amoureuse du football.
Honnêtement, je pense que c’est la façon dont les dirigeants traitent les joueurs qui les empêchent de bien jouer. Un joueur qui ne peut pas se nourrir et vivre de son sport ne peut pas etre performant… C’est frustrant », a-t-elle indiqué.
« J’espère un jour, que les responsables du football haïtien prendront conscience de la mauvaise image que reflète notre championnat car c’est vraiment triste », a conclu Rose Mirna Clergé.
Esther Versière