AFP- Bosco Ntaganda est accusé d’avoir recruté des enfants-soldats pour participer aux combats en Ituri, dans le nord-est de la RDC, de 2002 à 2003. Il a été accusé de crimes de guerre en 2006 par la Cour pénale internationale.
Le président Joseph Kabila a déclaré que Ntaganda devait être arrêté et faire face à un procès militaire en RDC, a déclaré le porte-parole de la présidence, André Ngwej, lors d’un entretien téléphonique avec l’Associated Press.
M. Kabila a fait ces commentaires lors d’une réunion avec des chefs communautaires du Nord-Kivu, dans l’est du pays.
Joseph Kabila avait jusqu’à présent ignoré les appels de la communauté internationale lui demandant d’arrêter l’ex-chef rebelle, estimant que sa coopération était essentielle pour maintenir la paix dans l’est de la RDC, où s’activent de nombreuses milices et des rebelles étrangers.
Ntaganda et ses hommes, majoritairement des Tutsis originaires du Rwanda, ont été intégrés à l’armée congolaise. Leur intégration leur a permis d’imposer leur contrôle sur une grande partie de l’est de la RDC, mais ils sont accusés de brutaliser les communautés des autres ethnies.
L’annonce du président Kabila survient après des affrontements cette semaine entre les hommes de Ntaganda et l’armée congolaise à Rutshuru, dans l’est de la RDC, selon un porte-parole militaire de la région, le major Sylvain Ikenge.
L’organisation américaine Human Rights Watch, qui a fait campagne pour l’arrestation de Bosco Ntaganda, s’est réjouie de la déclaration du président congolais.
Mais une experte de la RDC au sein de l’organisation, Anneke van Woudenberg, a souligné que M. Kabila avait fait cette déclaration en swahili et qu’elle attendait la traduction complète de ses propos pour voir à quel point il est sérieux.
«Bien entendu, il a semblé faire allusion à l’arrestation de Bosco. Ce qui est significatif, c’est que le président Kabila a changé d’idée à son sujet», a souligné Mme van Woudenberg. «C’est un pas dans la bonne direction. Nous attendons maintenant que cela se traduise en gestes concrets.»