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Pascale Delaunay à l’entraînement.
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L’athlète Pascale Delaunay représentera Haïti en triple saut aux Jeux olympiques de Londres. La fille de Joseph Gracien Delaunay, ex-général des Forces armées d’Haïti (FAD’H), est née en France, a vécu en Haïti et s’est réfugiée aux États-Unis d’Amérique en 1991 après le putsch contre l’ex-président Aristide. Elle a bouclé ses études secondaires en Californie. Elle est diplômée en génie électrique et en français de l’Université de Rhode Island (URI) où elle a pratiqué l’athlétisme. « Je suis née en France le 21 septembre 1982, mais j’ai grandi à Port-au-Prince. Mon père était un général de l’armée haïtienne. Lors du coup d’État de 1991, j’avais neuf ans et nous sommes partis pour les États-Unis. Nous avons séjourné dans plusieurs régions, par exemple New York, Massachusetts et Rhode Island. Par la suite, nous nous sommes installés en Californie. J’ai terminé mes études secondaires en Californie, puis j’ai obtenu une bourse d’athlétisme de l’Université de Rhode Island. J’ai été très active dans le sport. Mais comme tous les parents haïtiens, les miens ont mis l’accent sur l’éducation.
Donc, pour moi la chose la plus importante était d’utiliser mes aptitudes athlétiques pour obtenir une éducation de premier ordre. Ce fut l’une des raisons de mon choix de l’URI. Cette dernière avait le programme que je recherchais et j’ai décroché un double diplôme en génie électrique et en français », a-t-elle déclaré.Au collège, sa carrière sportive a été marquée par des blessures, malgré tout, elle a connu un certain succès. « Ma carrière de piste au collège a été faite de hauts et de bas, en raison de blessures. Mais j’ai eu un certain succès. Après mon diplôme, j’ai obtenu un poste d’ingénieur système à Cisco Systems, l’une des meilleures sociétés technologiques au monde. Je suis encore avec eux, car ils ont un excellent environnement de travail qui m’a permis de continuer ma formation. J’ai donc eu la chance d’avoir une carrière qui, jusqu’à maintenant, m’a permis de financer la majorité de ma formation », a-t-elle mentionné.
Devoir et motivation
En dépit de son travail professionnel à Cisco System, Pascale s’est sentie motivée comme si elle avait quelques affaires inachevées. « Pendant que je travaillais à ma profession, je me sentais opprimée pour la simple et bonne raison que j’avais un devoir à accomplir. C’est pourquoi j’ai commencé à m’entraîner pour concrétiser mon rêve olympique. À 29 ans, je veux donner le meilleur de moi-même pour obtenir une médaille sur la piste de Londres », a-t-elle souhaité.Répondant à une question sur son lieu de résidence, elle a fait savoir qu’ « elle habite à Claremont, à proximité des bureaux où elle travaille et tout près de son entraîneur et qu’elle ne peut pas se plaindre.»
Elle a aussi profité de l’occasion pour expliquer comment elle a réussi à maintenir une vie professionnelle à temps plein, en tant qu’ingénieur et une vie d’athlète de niveau olympique. « Quand je veux quelque chose, je prends toutes les dispositions pour y arriver. Je me lève très tôt le matin pour prendre le train, puis je me rends au travail pour une journée complète. Je m’entraîne pendant six heures la semaine, et le week-end je suis à l’université pour suivre huit cours », a-t-elle informé.Avant de devenir une athlète, Pascale a pratiqué d’autres disciplines comme le cross-country, le volley-ball, le basket-ball.
« En grandissant, j’ai toujours été sportive. J’aimais faire tout ce que mon frère aîné Joseph faisait. Il pratiquait l’athlétisme. Mais au lycée, je pratiquais le cross-country et le volley-ball. Après notre déménagement pour la Californie, j’ai pratiqué le basket-ball, puis j’ai décidé d’essayer la bonne voie pour rester en forme en pratiquant l’athlétisme, mon sport de prédilection. Mon frère aîné était vraiment bon dans ce domaine et je l’ai suivi. Par la suite, j’ai fait choix des épreuves de saut et j’ai rapidement excellé dans cette discipline. Je peux vous dire que les épreuves de saut sont une sorte de virus dans notre sang, car mes autres frères et sœurs sont tous devenus des sauteurs », a-t-elle relaté.La représentante d’Haïti au triple saut a parlé de sa motivation. « Ce qui me motive, c’est la poursuite de l’excellence dans tout ce que je fais. J’aime me lancer des défis afin que je puisse grandir, et si je décide de faire quelque chose, je veux le faire au meilleur de mes capacités.C’est pour cela que j’ai le rêve olympien. »
Avoir plus d’athlètes étrangers
Elle a également parlé de son espoir pour le sport haïtien tout en espérant être un catalyseur du changement. « Les autres pays de la Caraïbe obtiennent toujours des succès en athlétisme et je sais que nous pouvons faire la même chose. Je suis heureuse d’avoir été formée dans un domaine dominé par les hommes. Je veux être un espoir pour les femmes et les enfants haïtiens pour les stimuler à faire du sport. J’ai rencontré de nombreux athlètes haïtiens qui représentent les États-Unis. Je ne les blâme pas pour ce choix parce que nous n’avons pas une base solide qui favorise le développement ou le soutien en ce moment. Il y a plusieurs athlètes actuellement qui représentent Haïti. Nous espérons avoir plus de succès sur la scène internationale pour que nous puissions susciter la fierté de représenter notre pays.
Si un nombre suffisant d’entre nous le fait, de plus en plus de jeunes haïtiens feront comme les Jamaïcains. Ils vont à l’école aux États-Unis, mais ils représentent encore la Jamaïque. Je suis donc prête à aider à paver la voie pour avoir plus d’athlètes haïtiens. »Lorsqu’elle est en compétition, Pascale essaie de ne pas trop penser au résultat. « Honnêtement, j’essaie de ne pas trop penser à la compétition. J’ai un esprit clair pour exécuter simplement ce que j’ai à faire. L’entraîneur me dit toujours d’exécuter correctement et les performances viendront d’elles-mêmes. Ce qui importe pour moi, c’est de frapper les angles que je dois frapper et laisser la marque prendre soin d’elle-même », a-t-elle précisé.
Implication de la diaspora
Sur le plan financier, le sport haïtien connaît tous les maux du monde. L’État haïtien n’accompagne pas les fédérations. Ces dernières sont toujours en difficulté lors de la participation de leurs athlètes à une compétition internationale, et l’athlétisme n’est pas épargné. Delaunay a informé que l’équipe haïtienne a reçu très peu ou pas d’aide financière, tout en précisant que cette aide ne leur permettra pas de combler l’écart avec les athlètes d’élite d’autres pays. Elle plaide pour la participation de la diaspora afin de développer le sport en Haïti. « Il est très important que la diaspora haïtienne s’implique et cherche à découvrir ce que les responsables comptent faire pour aider à développer le sport en Haïti. Mais plus important encore, nous devons créer un entonnoir de soutien de la jeunesse pour lui permettre de progresser.
Nous avons donc besoin de plus de financement et de personnel d’encadrement plus compétent pour aider à développer le sport, si nous voulons avoir plus de succès au niveau des compétions mondiales. » Elle lance un appel à la communauté haïtienne dans son ensemble pour lui demander de les accompagner afin de démontrer aux commanditaires qu’ils ont le soutien de tous.
Pascale Delaunay plaide pour le respect d’Haïti sur la scène internationale. « Je veux que les gens cessent de nous voir comme des pauvres. Mais plutôt de nous regarder pour ce que nous sommes réellement et ce que nous pouvons être : un grand pays avec une riche histoire, une culture florissante et de belles personnes », a-t-elle précisé.
« Je serai toujours haïtiano-américaine »
Bien qu’elle soit citoyenne américaine, Pascale ne nie pas ses origines. « Je me considère comme haïtienne. Mon frère aîné est né en Haïti. J’ai demandé à mes parents pourquoi je suis née en France alors qu’ils vivaient en Haïti. Ils m’ont répondu qu’ils voulaient que j’aie une chance dans un pays riche. Je n’ai jamais eu à le faire en France, mais j’ai profité des avantages d’un autre pays riche. Je suis une citoyenne américaine.
En revanche, je suis de culture haïtienne. Je parle créole avec ma famille, je mange du riz aux haricots, le bouillon, le lambi et j’écoute le konpa. Je ne sais pas comment être quelqu’un d’autre. Alors, je serai toujours haïtiano-américaine. Je n’ai pas oublié mon pays natal, j’ai de grands espoirs et de grands rêves pour lui. C’est pourquoi je veux gagner », a-t-elle martelé.Répondant à une question concernant l’importance de la présence haïtienne aux Jeux olympiques, elle a mentionné que c’est extrêmement important d’avoir une représentation mais aussi de réussir. « Aucune femme haïtienne n’a glané des médailles olympiques. En réalité, je veux d’abord être là afin que nous puissions avoir une représentation féminine. Nous avons eu dans le passé de grandes dames dans notre histoire. Maintenant, il est temps de récolter les bénéfices. Je pense aussi que notre présence aux Jeux olympiques sera très importante pour les enfants (filles et garçons) haïtiens parce qu’ils auront la possibilité de nous voir et de savoir que grâce au sport on peut aller où on veut. »La représentante d’Haïti aux Jeux de
Londres n’a pas la grosse tête pour la médaille d’or et elle est très modeste. «
Toute personne qui rêve d’aller aux Jeux olympiques veut la médaille d’or. Je ne suis pas différente. Seulement, je ne vais pas me concentrer uniquement sur l’or. Je me fixe sur ce que je peux contrôler en m’assurant que je serai à mon meilleur niveau. Je ne sais pas si mon saut sera le meilleur ce jour-là, car il y a d’autres grands athlètes qui travaillent vers le même objectif. Mais si j’arrivais à gagner cette médaille, cela aurait un impact positif dans le pays et à travers le monde, surtout deux ans après le terrible séisme du 12 janvier 2010 », a conclu Pascale Delaunay, la seule femme à représenter le pays à la XXXe Olympiade de l’ère moderne qui se tiendra du 27 juillet au 12 août 2012 à Londres.
Toute personne qui veut aider les athlètes haïtiens pour leur participation aux Jeux olympiques peut contacter Pascale à la page fan de facebook (
fb.com
/ PascaleJump) et (fb.com
/ ROHTF) ; pascaledelaunay.blogspot.com
). Et si vous souhaitez faire un don, elle a un bouton de collecte de fonds sécurisé. Enfin, si vous avez des idées ou si vous voulez voir qui sont les sponsors de l’équipe, écrivez-lui à pascale.delaunay@gmail.com.
( Un grand merci a mon ami d’enfance Yvon Joseph pour l’envoi de cet article positif sur l’une des notres).