AFP – À 10H00 GMT, le taux de participation au vote était plus élevé que le 22 avril, lors du 1er tour. Il s’établissait à 30,66% contre 28,29%, ce qui laisse entrevoir un taux de participation supérieur à 80% pour l’ensemble de la journée.
Le scrutin clôturera dans les grandes villes à 20H00 (18H00 GMT), heure à laquelle seront diffusées les estimations de résultats des instituts de sondages, qui pourraient être publiées plus tôt par les médias étrangers comme le 22 avril.
Quelque 46 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire le septième président de la Ve République qui restera cinq ans à la tête d’une des principales puissances mondiales, détentrice de l’arme nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité et moteur de l’Union européenne.
Les deux candidats ont voté dimanche matin, François Hollande dans son fief de Tulle, dans le département rural de Corrèze (centre), et Nicolas Sarkozy dans le XVIe arrondissement de Paris.
Arrivé en tête au premier tour (28,63% des suffrages), François Hollande, 57 ans, ancien chef du parti socialiste pendant 11 ans, est depuis des mois donné favori du scrutin organisé sur fond de crise et de chômage record.
«Ca va être une longue journée, après je ne sais pas si ça va être une belle journée, ce sont les Français qui vont en décider», a-t-il dit au moment de son vote. Son élection ferait de lui le premier président de gauche depuis François Mitterrand (1981-1995).
Avec 52% des intentions de vote contre 48% pour Nicolas Sarkozy selon une toute dernière enquête publiée vendredi soir, l’écart entre les deux hommes s’est réduit à son plus faible niveau depuis le début de la campagne.
Après cinq ans au pouvoir, Nicolas Sarkozy, 57 ans également, s’est retrouvé en position de challenger (27,18%). Mais il reste convaincu que la victoire va se jouer dans un mouchoir de poche.
«Déterminé» et combatif jusqu’au bout, celui qui avait été triomphalement élu en 2007 avant de devenir un président très impopulaire a appelé à un «sursaut national» promettant pour dimanche «une grande surprise».
Il n’a obtenu le ralliement d’aucun des candidats du premier tour. Mais il espère échapper à la série noire électorale qui a frappé les gouvernements en place dans la zone euro depuis le début de la crise de la dette. À l’origine de cette crise, la Grèce vote elle aussi dimanche pour des législatives.
La grande inconnue du scrutin réside dans le report des voix de Marine Le Pen, dirigeante de l’extrême droite qui a réalisé un score historique le 22 avril (17,9%), et dans une moindre mesure de celles du centriste François Bayrou (9,1%).
Pendant la campagne très tendue de l’entre-deux-tours, les finalistes se sont directement adressés aux électeurs du Front national. Nicolas Sarkozy, qui ne peut espérer gagner sans eux, a radicalisé comme jamais auparavant son discours sur l’immigration et la sécurité.
Mais Marine Le Pen a renvoyé dos à dos les deux candidats, indiquant qu’elle voterait blanc. Sans donner de consigne, François Bayrou a annoncé lui qu’il voterait Hollande, car la ligne très à droite du sortant ne correspond pas à ses «valeurs».
Dans les bureaux de vote, l’affluence contrastait avec une forme de résignation et de lassitude. «J’ai voté pour le moins pire. Je n’ai pas d’espoir pour ce vote. Rien ne va changer», a expliqué à l’AFP Aurélie Briandet.
Les deux finalistes sont autant différents par leur style que par leur programme.
Parti en campagne il y a un an, François Hollande, personnalité tout en rondeur réputée pour son sens de la «synthèse», a émergé après la mise à l’écart de l’ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn.
Social-démocrate sans expérience ministérielle, il veut un pacte de croissance en plus du traité budgétaire européen, taxer les plus riches, lutter contre le chômage en créant des emplois notamment pour les jeunes. Son objectif est de «rassembler» sous le signe de la «justice».
Volontariste et adepte de la rupture, Nicolas Sarkozy a pâti de son image de «président des riches» n’ayant pas su incarner la fonction. Mais il reste persuadé d’avoir évité à la France le chaos économique grec.
Il s’en tient au pacte budgétaire, souhaite baisser les charges pesant sur les entreprises pour relancer l’emploi. Et se voit en «protecteur» des Français sous le sceau de «l’autorité».
À peine élu, le prochain chef de l’État français devra enchaîner les rendez-vous internationaux, G8, OTAN, UE.