L’ex-président américain Jimmy Carter met en garde lundi dans le New York Times contre les violations des droits de l’homme perpétrées par les États-Unis dans leur lutte contre le terrorisme, soulignant que le pays perdait son autorité morale.
Selon l’ancien président, prix Nobel de la paix en 2002, les actions des services anti-terroristes américains violent 10 des 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
«Cette évolution a suivi les attentats du 11 septembre 2001 et a été poursuivie sous l’autorité des deux partis (républicain et démocrate), sans être contestée par l’opinion publique», souligne Jimmy Carter dans sa tribune: «En conséquence, notre pays ne peut plus s’exprimer avec une autorité morale sur ces questions essentielles».
«La révélation du fait que de hauts responsables ciblent des gens – dont des citoyens américains – pour les assassiner à l’étranger, est la preuve la plus récente, une preuve dérangeante, de combien notre pays a violé les droits de l’homme», déclare l’ancien président (1977-1981).
«Au moment où des révolutions populaires se multiplient à la surface du globe, les États-Unis devraient renforcer, et non affaiblir, les principes et les règles édictés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme», poursuit-il.
«Au lieu de rendre le monde plus sûr, les violations des droits de l’homme perpétrées par les États-Unis encouragent nos ennemis et nous aliènent nos alliés», ajoute Jimmy Carter.
Parmi les faits qu’il reproche aux autorités américaines figurent les attaques de drones responsables de la mort de civils, les assassinats ciblés d’Américains, la possibilité de détenir indéfiniment sans les juger des suspects de terrorisme ou encore l’utilisation de la torture pour obtenir des informations.