La FIFA a publié mercredi le rapport d’un procureur suisse confirmant que Havelange avait accepté des ristournes dans les années 1990, pendant le séjour de 17 ans de Blatter comme secrétaire général de la FIFA.
Lorsqu’on lui a demandé s’il savait que Havelange avait accepté des ristournes de l’agence de marketing ISL, maintenant disparue, Blatter a répondu que les paiements en forme de «commissions» étaient légales en Suisse dans les années 1990.
«Je ne peux pas en somme avoir été au courant d’un délit qui n’en était pas un à l’époque, a commenté Blatter dans une entrevue menée par la FIFA et publiée sur son site web sous forme de questions-réponses. À l’époque, il était même possible de déduire de tels paiements des impôts au titre de charges d’exploitation. C’est aujourd’hui un délit. Mais on ne peut pas évaluer le passé au regard des critères du présent.»
Blatter a reconnu qu’il était l’administrateur senior identifié dans le rapport comme étant «P1», qui «aurait également su» qu’un paiement de 1 million de francs suisses d’ISL à Havelange avait été déposé par erreur dans un compte de la FIFA.
Les questions adressées à Blatter n’ont pas abordé son rôle dans les tentatives de la FIFA de s’assurer que soit abandonnée une enquête criminelle visant à déterminer les fautes qui pourraient avoir été commises par Havelange et Ricardo Teixeira, un membre de longue date du comité exécutif de la FIFA.
Havelange, qui a remis sa démission au CIO l’an dernier afin d’éviter une suspension résultant de cette affaire, occupe toujours un poste de président honoraire de la FIFA.
Blatter, qui est devenu président en 1998, s’est dit impuissant à priver son mentor de ce titre, et que la décision revenait aux 209 nations membres de la FIFA.
«Cela ne relève pas de ma compétence, a dit Blatter. Le Congrès l’a nommé président d’honneur. C’est au Congrès qu’il appartient de se prononcer.»