Des associations de défense des droits des homosexuels ont multiplié les protestations ces dernières années contre le règlement intérieur de la BSA qui prohibe l’homosexualité avouée.
Des membres éminents de cette organisation centenaire – qui compte aujourd’hui près de quatre millions d’adhérents âgés de 7 à 21 ans – avaient appelé à lever cette interdiction.
La Cour suprême américaine a cependant, en 2000, jugé cette interdiction parfaitement légale, estimant qu’une organisation avait le droit de sélectionner ses adhérents selon ses propres critères.
Mardi, le quotidien The Los Angeles Times a publié une déclaration de la BSA indiquant qu’une commission de 11 de ses membres représentant « une variété de perspectives et d’opinions » a recommandé unanimement le maintien de l’interdiction au terme de deux ans d’enquête confidentielle.
L’organisation scoute, tout en refusant de communiquer l’identité des membres de cette commission, a affirmé que son enquête « s’appuie sur des entretiens francs et sincères, des recherches et un examen approfondis, dans les rangs scouts comme en dehors de l’organisation ».
« Pour la grande majorité des parents des jeunes que nous accueillons, il est important d’aborder le sujet de l’homosexualité dans le cadre familial, en présence de directeurs de conscience, au bon moment et dans les bonnes conditions », a déclaré le directeur de la BSA, Bob Mazzuca, au Los Angeles Times.
« Nous saisissons parfaitement que quelle soit la mesure prise à ce sujet, elle ne correspondra pas à la diversité des opinions de nos membres ou de la société », a-t-il souligné.
Deux membres du bureau national de BSA – le directeur général d’Ernst & Young, James Turley, et celui d’AT&T, Randall Stephenson, qui devrait présider le bureau d’ici deux ans – ont récemment déclaré qu’ils tenteraient de faire modifier le règlement.
Depuis sa fondation en 1910, l’organisation promeut les activités de plein air et le travail d’intérêt public auprès des garçons de 7 à 21 ans.
L’Alliance des gays et lesbiennes contre la diffamation (GLAAD) a vivement critiqué le mouvement, soulignant que les scouts féminins (« Girl Scouts ») et le « Boys and Girls Club », ainsi que l’armée américaine désormais, acceptaient les homosexuels, et a appelé les « Boy Scouts » à leur emboîter le pas.
« Jusqu’à ce que cette interdiction soit levée, les Scouts obligent les parents à expliquer pourquoi certains scouts et chefs scouts dévoués sont exclus simplement pour ce qu’ils sont », a estimé le président du GLAAD Herndon Graddick dans un communiqué.