Alors qu’Obama démarrait cette tournée électorale en bus à Council Bluffs, le républicain, qui a redonné de l’énergie à son camp après sa nomination samedi, espérait lui voler la vedette à l’Iowa State Fair, une fête de plusieurs jours à Des Moines.
Dans cet État couvert de champs de maïs, le président américain s’est résolu à tenir compte de la venue impromptue du jeune faucon républicain du Wisconsin (nord). Il a attaqué M. Ryan en l’accusant de faire partie de ceux qui empêchent le Congrès de verser des aides aux agriculteurs, victimes d’une sécheresse record cette année aux États-Unis.
«Le meilleur moyen d’aider (les agriculteurs) est que le Congrès vote une loi agricole». «J’ai entendu que (M. Ryan) serait quelque part dans l’Iowa ces jours-ci. Et il fait partie de ces élus qui bloquent son adoption au Congrès», a-t-il déclaré en allusion à ces aides.
L’Iowa, avec ses six grands électeurs, est considéré comme un État «indécis» même s’il n’a voté qu’une seule fois pour un républicain depuis la réélection de Ronald Reagan en 1984.
C’est aussi l’État où Barack Obama a construit sur le terrain la base du mouvement populaire qui l’a conduit à emporter la nomination démocrate en 2008, face à Hillary Clinton.
Mais Paul Ryan, lâché seul sur le terrain par Mitt Romney, lui aussi en campagne en bus, mais en Floride (sud-est), espère galvaniser les foules sur ses positions budgétaires conservatrices.
Les deux républicains ont ce week-end promis le redressement du pays grâce aux baisses d’impôts et de dépenses. «J’ai de bonnes nouvelles pour vous. C’est que ce pays va faire son grand retour», a ainsi annoncé M. Romney dimanche.
«Radicalité»
Samedi, M. Ryan n’a pas manqué de dénoncer la politique de Barack Obama. «Le chômage important, les revenus en baisse, la dette écrasante ne constituent pas la nouvelle norme. C’est le résultat de politiques mal avisées», a-t-il estimé.
Les démocrates ont riposté en dénonçant la «radicalité» de l’élu de 42 ans choisi comme potentiel vice-président, présenté comme voulant détruire le programme d’aide publique aux personnes âgées, Medicare.
M. Ryan est «l’architecte d’un plan destiné à mettre fin à Medicare tel qu’on le connaît (…) et à faire payer des milliers de dollars aux citoyens âgés», a pointé David Axelrod, de l’équipe de campagne du président Obama.
Qualifié de «leader intellectuel» du Parti républicain, Paul Ryan a rejeté ces critiques en estimant que les réformes qu’il prônait visaient à sauver Medicare de la faillite, et non à l’éliminer.
«Ma mère reçoit des aides Medicare en Floride», a-t-il insisté. «Notre idée est qu’il faut s’assurer qu’ils reçoivent ces aides, parce que le gouvernement leur a fait des promesses en fonction desquelles ils ont organisé leur retraite. Pour pouvoir faire cela, il faut faire une réforme pour ceux d’entre nous qui sont plus jeunes».
Un membre de la campagne Romney a réfuté le fait que l’absence de M. Ryan en Floride soit liée à la peur d’un mauvais accueil, nombre de personnes âgées résidant dans cet État.
Romney y a célébré lundi les victoires américaines aux jeux Olympiques et les avancées de son pays dans l’espace, devant des foules apparemment moins importantes que celle attirée ce week-end par son duo avec M. Ryan.
Les sondages montrent une nette avance pour son adversaire Barack Obama: jeudi, un sondage Fox News donnait 49% des intentions de vote à celui-ci, contre 40% pour Romney.