Agence France-Presse
Caracas
Le président Hugo Chavez, qui a annoncé samedi une récidive de son cancer, s’est imposé comme l’homme fort du Venezuela depuis sa première élection en 1998, poussé par l’ambition de mener à bien son projet de «socialisme du 21e siècle» à la tête du pays qui dispose des plus importantes réserves de pétrole au monde.
Aujourd’hui âgé de 58 ans, cet ancien parachutiste, qui a remporté toutes les élections auxquelles il a participé, malgré les accusations d’«autoritarisme» de ses opposants, est affaibli par les traitements après la détection d’un cancer en 2011. Il devra être opéré d’urgence à La Havane, où il doit se rendre dès dimanche en raison d’une nouvelle récidive de sa maladie.
Sa 3e victoire à l’élection présidentielle en octobre avec 54,42% des suffrages lui aurait garanti – si sa santé le lui avait permis – de rester au pouvoir au moins jusqu’en 2019 à la tête du pays qui dispose des plus importantes réserves de pétrole au monde pour y poursuivre son projet de «socialisme du 21e siècle».
De stature imposante, l’ancien orateur infatigable s’était dit «totalement guéri», pendant la campagne électorale, mais il était apparu affaibli ces derniers mois, chauve et ayant pris beaucoup de poids, suite à deux opérations en 2011 et 2012 à Cuba, après qu’on lui eut diagnostiqué un cancer dans la région pelvienne.
Né en 1954, fils de deux instituteurs de l’État de Barinas (sud-ouest), père de quatre enfants et catholique deux fois divorcé, Hugo Chavez avait commencé à nourrir dès 1982 son projet socialiste inspiré de Simon Bolivar, la figure emblématique de l’indépendance acquise contre les Espagnols.
En 1992, le lieutenant-colonel tentait un coup d’État infructueux contre le président Carlos Andrés Pérez, qui le jeta en prison pour deux ans, ce qui l’a paradoxalement rendu très populaire.
Six ans après, candidat d’une coalition de partis de gauche, il remportait l’élection, avec 56% des suffrages.
Hugo Chavez, à la tête du premier exportateur de pétrole sud-américain, a bâti sa popularité sur de nombreux programmes sociaux dans la santé et l’éducation. Les plus défavorisés lui vouent depuis une reconnaissance sans limites, répétant à l’envi qu’il leur a rendu leur «dignité», malgré une inflation galopante.
Un instinctif
En revanche, ses opposants lui reprochent son omniprésence et son instrumentalisation des moyens de l’État au service d’une seule cause: son maintien au pouvoir.
Hyperactif avant sa maladie, implacable avec ses adversaires, charismatique, capable de mêler dans un même discours chansons romantiques, insultes et démonstrations d’érudition, Hugo Chavez a développé un style de gouvernement non conventionnel, faisant appel à son instinct, mais aussi à sa formation militaire.
Chavez est un mélange contradictoire de gauchisme et de militarisme. Il a un appétit exagéré pour le pouvoir, selon ses détracteurs.
Après la tentative de coup d’État qui l’avait visé, en 2002, le président avait décidé que le monde se divisait en amis ou adversaires, qualifiant ses opposants de «traîtres» et d’«apatrides».
Au-delà des frontières, il est le modèle – et bailleur de fonds – de plusieurs dirigeants latino-américains de gauche.
Fervent défenseur de l’union de l’Amérique latine, il a mis en place des structures d’intégration régionale et tissé des alliances stratégiques avec la Russie, la Chine ou l’Iran, ne manquant jamais d’apporter son soutien à des dirigeants controversés, comme le Libyen Mouammar Kadhafi, l’Iranien Mahmoud Ahmadinejad ou le Syrien Bachar al-Assad.
En même temps, il a su faire preuve de pragmatisme, ne suspendant jamais ses livraisons de pétrole aux États-Unis, en dépit de ses critiques acerbes contre «l’impérialisme yankee».
Chronologie des problèmes de santé du président Chavez
2011
– 10 juin: Chavez est opéré à La Havane pour une tumeur cancéreuse dans la zone pelvienne.
– 20 octobre: après plusieurs séances de chimiothérapie à Cuba, Chavez assure qu’il est guéri.
2012
– 26 février: Chavez est à nouveau opéré à Cuba pour une tumeur cancéreuse. Les semaines suivantes, il est soumis à un traitement par radiothérapie à La Havane, qui le tient éloigné de la scène publique.
– 4 mars: Chavez confirme qu’on lui a retiré une «tumeur» et qu’il s’agit d’une récidive de son cancer. Il annonce qu’il devra subir des séances de radiothérapie à Cuba.
– 24 mars: première séance de radiothérapie à La Havane
– 9 juillet: Chavez affirme à nouveau être «totalement guéri» du cancer.
– 7 octobre: Chavez est officiellement réélu pour six ans à la présidence.
– 27 novembre: Chavez sollicite auprès du Parlement l’autorisation de voyager à Cuba pour commencer une «traitement spécial» de «plusieurs séances d’oxygénation hyperbare»
– 29 novembre: le vice-président vénézuélien, Nicolas Maduro, assure que Chavez «va très bien»
– 7 décembre: Chavez revient à Caracas après un séjour de neuf jours à Cuba.
– 8 décembre: Chavez annonce une nouvelle récidive de son cancer et explique qu’il devra subir rapidement une nouvelle intervention chirurgicale à Cuba.
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