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L’influence de Twitter s’étend avec son réseau

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Réseau social préféré des adolescents, «deuxième écran» pour les téléspectateurs, outil de révolutions anti-gouvernementales: Twitter s’ancre toujours plus profondément dans la politique, la culture et le divertissement mondiaux.


AFP – Le site de microblogues est devenu une force de démocratisation politique, mise en lumière par le printemps arabe, mais aussi active ailleurs.
Dans le monde arabe, «il est très difficile pour l’État de dominer encore le discours public à cause de Twitter», indique à l’AFP Adel Iskandar, professeur de Communication de l’université de Georgetown.
Une déclaration officielle «peut être prise à partie de manière instantanée par le public. Cela change la dynamique et la structure du pouvoir», explique-t-il.
Il reconnaît qu’attribuer les soulèvements du printemps arabe à Twitter serait trop simpliste, mais maintient que le réseau «a accéléré les choses».
«Ces mouvements protestataires auraient pu s’étaler sur six ou sept ans», dit-il. Sauf qu’avec Twitter, «en quelques jours, les gens ont découvert ce qui se passait à des milliers de kilomètres de là.»
Les dissidents en Turquie aiment Twitter «parce qu’il est léger, il protège l’utilisateur, et on peut suivre des gens sans être ami avec eux», souligne aussi Zeynep Tufecki, sociologue à l’université de Caroline du Nord.
La même logique vaut aux États-Unis, car Twitter permet de répondre instantanément ou de déboulonner les messages des dirigeants politiques, leur retirant une partie du contrôle de leur communication. Le réseau «dérange le status quo presque sans effort», juge M. Iskandar.
Panagiotis Metaxas, du Wellesley College, estime qu’un avantage de Twitter est que tous les tweets y sont égaux et que la puissance de la foule permet d’y «noyer» les rumeurs et fausses déclarations, contrairement à Facebook où le message de l’auteur initial reste toujours dominant et au-dessus des commentaires.
Les chercheurs aiment Twitter, les adolescents aussi
Si Twitter est un outil utile d’organisation des foules, il permet aussi de mesurer le discours à utiliser pour gagner une élection, la popularité d’un film ou d’une émission.
Son immédiateté permet d’évaluer les audiences télévisées et de fournir un retour instantané pendant des émissions en direct, voire de voter pour les concurrents de télécrochets comme American Idol.
Plus le réseau grossit, plus il peut être utilisé pour analyser des tendances, des humeurs, et d’autres données sociétales.
Les chercheurs aiment Twitter, car tous les tweets sont accessibles, et que le réseau fournit des moyen faciles de télécharger les données, note Alan Mislove, de l’université Northeastern, qui a travaillé sur une étude sur «le pouls de la nation» publiée en 2010.
«On peut obtenir un large échantillon de données qui couvrent un pays entier ou plusieurs pays, rechercher des impressions, des tendances», explique-t-il. «Ce type de données est utilisé par des chercheurs en psychologie, en sociologie, en science politique, en géographie».
Des scientifiques ont utilisé Twitter comme «baromètre du bonheur», d’autres y ont recherché des changements d’humeur sur une journée ou une saison.
Les adolescents américains aiment Twitter eux aussi: 26 % d’entre eux le déclaraient leur réseau social préféré dans une étude récente de la banque Piper Jaffray.
Une autre étude du centre de recherche Pew, publiée plus tôt cette année, montrait que Facebook restait en tête, utilisé par 90 % des adolescents, mais que Twitter avait doublé sa popularité parmi eux.
«Twitter répond à un besoin de simplicité», estime Amanda Lenhart, une chercheuse du Pew. «Ce sont 140 caractères et c’est en quelque sorte libératoire. On n’a pas besoin d’écrire beaucoup.»
Pour Mme Lenhart, les adolescents voient Twitter comme un service demandant moins d’entretien qu’une page Facebook, car les tweets représentent un flux et «on a l’impression qu’ils disparaissent». Ils craignent donc moins d’y être surveillés. Beaucoup de jeunes sont sur Twitter «pour échapper à leurs parents sur Facebook», juge aussi Mme Tufecki.
 

  

 
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