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Mise en contexte. Le 12 janvier 2010, Haïti et le peuple haïtien ont connu et subi l’une des catastrophes les plus meurtrières de leur histoire qui marquera pendant longtemps le paysage physique du pays et les corps, les esprits et les cœurs de nos compatriotes.
Point n’est besoin de rappeler les chiffres et les images apocalyptiques et effarants de l’effondrement des 3 piliers de la société, les 3 E : État, École, Église. La solidarité internationale fut certes spontanée et utile. La solidarité inter haïtienne s’est développée. On ne parlait plus que de reconstruction et de décentralisation. Reconstruction surtout à Port-au-Prince, la plus touchée. Décentralisation dans les villes de province avec perspectives de création de grands pôles de développement. Le Nord, non touché physiquement, fut frappé par l’exode urbain massif forcé de citoyens sans-abris regagnant leur patelin d’origine aux structures précaires d’accueil. La population du Nord était chanceuse certes mais elle vivait dans l’expectative et le suspense de l’activation de la faille septentrionale qui pourrait être dévastatrice. Mais tous les regards, surtout ceux de la population estudiantine étaient rivés sur l’évolution du dossier de construction du Campus Universitaire dont la 1ere pierre fut posée à Pister, localité de la 3e section Roucou de Limonade par les Présidents Préval et Fernandez, le 31 juillet 2010. Le 12 janvier 2012 ce fut l’inauguration officielle de ce superbe bâtiment, comme planifié. Après une longue période de tractations même politiques, d’incertitudes autour de son statut, de l’organisation, du mode ou du modèle de gestion, de la gamme d’options/filières offertes ou disponibles, le campus ouvrit ses portes le 8 octobre 2012 après une certaine mise en place de l’administration et d’un embryon de corps professoral. Sur fond d’insatisfactions et de tension larvée, la première année dite propédeutique se termina sans grands incidents majeurs. Les étudiants maintenaient, malgré certaines promesses non encore tenues en rapport avec la définition des filières, dans la cafétéria et dans le dortoir, une certaine confiance et cultivaient certains espoirs quant au devenir de cette institution qui se voulait un modèle. Une note positive fut l’organisation embryonnaire du système de transport. Vint la rentrée universitaire 2013-2014 après le concours d’admission. De l’espoir pour les anciens et les nouveaux. Situation actuelle. Après trois mois de fonctionnement, le Campus est fermé suite aux journées de tension des 23 et 27 janvier 2014. Les étudiants voulaient profiter de la présence du Recteur Vernet ce 23 janvier pour obtenir des réponses claires sur des revendications de base, principalement les filières. Malheureusement la communication n’a pu passer ! Ou bien y a-t-il eu un refus de communication ? Et ce qui devait arriver arriva. Une épreuve de force ou de pressions d’abord à l’intérieur du Campus puis en dehors le 27 janvier avec intervention des forces de l’ordre et mort regrettable accidentelle d’une marchande ambulante. Incident malheureux qui vient se greffer sur la crise et qui devra être bien appréhendé et bien pris en charge par les autorités pour rétablir la confiance et maintenir le calme. Mais que d’interprétations ! D’aucuns pensent que cette crise larvée devait éclater d’un jour à l’autre. C’était une bombe à retardement. Créée dès la conception du campus dont la paternité et le contrôle étaient revendiqués par différents groupes tant du secteur privé que public. Un consensus réel, franc et sincère n’avait jamais été atteint. Il fallait quand même sauver la face devant les dominicains qui avaient répondu à leurs engagements et prouver que cette structure pouvait être administrée. Mais ce n’était que leurre et façade sans planification réelle. D’où les différents tâtonnements. D’autres parlent de conflit d’autorité et de leadership au sein du Conseil de direction. La communication ne passerait pas au sein de ces messieurs. Il serait question de conflit de système d’enseignement à appliquer ! Français versus canadien ? Ne serait-il pas plutôt un conflit intergénérationnel ou une question de caractère, de tempérament ou de personnalité ? Mais somme toute, nous avons affaire à des intellectuels de belle eau et surtout des universitaires de carrière qui devraient être des visionnaires et pouvoir servir de modèles aux jeunes professeurs et étudiants en imprimant à cette institution une ligne directrice basée sur l’application des principes et des valeurs comme le respect de l’autorité, la solidarité et la sincérité. Pas question de suprématie d’un système d’enseignement au sein de l’université qui se veut un centre de savoir universel et de recherches. C’est une question d’orientation, d’adaptation et d’application. D’ailleurs l’accès à 4 langues de recherches et de transmission de savoir y est garanti : le créole, le français, l’anglais et l’espagnol. Et certains croient que le rectorat n’a jamais pu, ni su ou bien voulu encadrer ce bébé qui devrait grandir et devenir un modèle d’université régionale à caractère national, vu la provenance diverse des étudiants. Une université à la dimension royale du projet et du rêve du roi Henri 1er ! Que faire ? Plusieurs étudiants déçus, frustrés, désabusés, inquiets mais prêts à revenir regagnent timidement et progressivement leur patelin d’origine, au grand dam des parents qui se sont tant sacrifiés. Le rectorat multiplie des rencontres multisectorielles. C’est bien. Mais il devrait en profiter pour débattre des multiples problèmes et contraintes de fonctionnement. Toute sortie durable de crise devrait suivre ces quelques pistes : 1-Accompagnement à court terme des parents de la marchande victime Conclusion Le Campus Universitaire Henri Christophe se trouve à Pister mais n’est certes pas la propriété exclusive de Limonade ni de la région Nord. C’est une entité régionale de l’Université d’Etat d’Haïti qui reçoit des étudiants de tous les départements. Mais la population de Limonade devrait s’en approprier pour lui apporter toute la sécurité et le support possibles, comme première bénéficiaire directe de proximité et de services. Une intelligentsia commence à se développer. Des étudiants provenant de divers départements se sont déjà intégrés dans la communauté malgré les difficiles conditions. Limonade est aussi considérée comme une porte ouverte dans ce Corridor de Développement du Nord avec l’Implantation du Parc Industriel de Caracol. Elle devra faire face aux impacts sociaux, environnementaux inhérents à tout processus de développement économique ? Des cadres et des travailleurs d’horizons divers viendront ainsi grossir les rangs des étudiants avec le lot de mœurs et de pratiques différentes. C’est toute une problématique du futur sur laquelle les autorités et la population en général, surtout les jeunes devraient réfléchir. L’avenir du campus Henri Christophe de Limonade dépend d’un environnement global lié à un plan de développement qui devrait inclure : 1-Un plan d’organisation de la sécurité ? Tout ceci dans un cadre légal d’aménagement du territoire réaliste, rationnel, répondant aux nécessités de l’heure avec les recommandations expertes du département d’aménagement du territoire du Campus. |
Docteur Romel Jean-Pierre
Limonade |
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