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Brésil 2014 : l’Allemagne en liesse, les Argentins abattus

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En Allemagne, les cris résonnent de toutes parts,... (Photo MICHAELA REHLE, Reuters)

En Allemagne, les cris résonnent de toutes parts, au milieu des pétards et des coups de klaxon. Une foule aux couleurs noir-rouge-or hurle sa joie.

PHOTO MICHAELA REHLE, REUTERS

 

Agence France-Presse
Berlin et Buenos Aires

«Super Deutschland!» Des centaines de milliers d’Allemands ont laissé éclater leur joie dans Berlin après la victoire dimanche de la «Nationalmannschaft» (1-0 a.p.) contre l’Argentine, synonyme d’un quatrième titre de champion du monde attendu depuis la Réunification en 1990.

Devant la Porte de Brandebourg, au coeur de la capitale, plus de 250.000 personnes rassemblées dans l’aire de partisans pleine à craquer et ses écrans géants, sautent en agitant les drapeaux allemands. Sous les applaudissements, la sono envoie «We are the champions» du groupe Queen.

C’est fait. L’Allemagne est championne du monde! «On va fêter toute la nuit», promet Bianca Hoffman, 35 ans, venue de la région de Nord-Rhein-Westphalen (Ouest).

Dans les rues, les cris résonnent de toutes parts, entre pétards et coups de klaxon. Une foule aux couleurs noir-rouge-or hurle sa joie. Quelques fusées pyrotechniques décorent le ciel. Puis, c’est un immense feu d’artifice.

Sur la Potsdamer Platz, coupée jusqu’en 1990 par le Mur de Berlin, une foule s’est attroupée bloquant la circulation des voitures. «Oh, c’est si beau, on n’a pas vu cela depuis si longtemps», chantent les admirateurs. Un jeune homme saute sur le toit d’un bus à l’arrêt.

Une voiture peinte aux couleurs de l’Allemagne arbore sur sa vitre arrière les quatre étoiles et les dates de victoires: 1954, 1974, 1990 et 2014.

«C’est énorme!»

Sur le Kudamm, la très chic artère commerçante de l’ancien Berlin-ouest, les partisans ont aussi pris possession de la rue, faisant éclater des pétards et agitant des drapeaux. Un petit groupe est monté sur une voiture de pompiers.

«C’est important cette victoire pour l’Allemagne réunifiée. Elle montre que nous sommes tous ensemble», relève Torsten Kinscher, 34 ans, qui a fait un long chemin depuis Mannheim (sud-ouest). «Lors de la dernière victoire allemande (en finale de Coupe du monde), j’avais 10 ans et j’ai regardé le match à la maison avec mes parents», explique ce travailleur indépendant dans les transports.

Sous un ciel nuageux, parfois entrecoupé d’averses, les partisans souvent en tenues farfelues profitaient de la douce soirée, près du Tiergarten, le bois situé au coeur de Berlin. Certains portent le drapeau national en cape, d’autres en jupe. Pourvu qu’ils soient noir-rouge-or, tous les couvre-chefs sont permis: couronnes en feutre, coiffes d’Indiens ou chapeaux de cowboy.

«On a attendu la quatrième étoile trop longtemps», lance Annett Voelker, 42 ans, de Hanovre.

Des enfants aux vieillards en passant par les quadragénaires, tous les âges sont représentés dans la foule.

Pour certains, c’est la première fois… «C’est énorme pour moi, c’est ma première Coupe gagnée», hurle Carsten Glaeser, 20 ans.

Dimanche soir, la foule a tremblé longtemps avant le but libérateur de Götze. «C’est une surprise totale, je n’y croyais plus», reconnaît Frank Wegner.

Pendant une bonne partie du match, les commentaires inquiets ou négatifs se faisaient entendre. «Les Allemands jouent mal, les Argentins sont meilleurs. Si ça continue comme ça, on va perdre», s’inquiétait juste avant la mi-temps Tom Ulman, 18 ans.

Mais oubliées, l’angoisse passée et les frustrations des défaites accumulées depuis la dernière victoire à l’Euro-1996, alors que l’Allemagne a souvent été proche du but.

La fête était partie pour durer jusqu’au bout de la nuit… et jusque dans l’espace. «Bravo pour cette performance au top», a lancé sur twitter l’astronaute allemand de la Station spatiale internationale (ISS), Alexander Gerster, qui s’est vanté d’avoir décroché une nouvelle étoile, scintillante sur son maillot blanc de la «Nationalmannschaft».

Un partisan argentin en pleurs.... (Photo IVAN ALVARADO, Reuters) - image 2.0

Un partisan argentin en pleurs.

PHOTO IVAN ALVARADO, REUTERS

«Super Deutschland!» Des centaines de milliers... (Photo CARL DE SOUZA, AFP) - image 2.1

PHOTO CARL DE SOUZA, AFP

L’Argentine pleure

Un sentiment de tristesse a envahi les Argentins après la défaite de l’Albiceleste : les plus jeunes n’ont pas contenu leurs larmes, d’autres ont positivé et applaudi les vice-champions du monde.

Malgré la défaite, des dizaines de milliers de partisans ont marché vers l’Obélisque de Buenos Aires, centre habituel de rassemblement et de célébrations, agitant des drapeaux argentins. Feux d’artifice, tambours, musique, pétards, donnaient un air de fête. Accrochés aux feux tricolores, debout sur les toits d’abribus, les jeunes Argentins avaient prévu de faire la fête et n’ont pas voulu changer leur programme.

D’autres, consternés, déambulent dans les rues du centre de la capitale ou retournent chez eux la tête basse.

«C’était quand même un bon Mondial. Arriver en finale contre l’Allemagne, c’est pas si mal. Je suis fier de cette équipe. On n’a pas su prendre notre revanche (sur la finale de 1990 gagnée par la RFA, ndlr) mais pendant cette finale, j’ai vu 11 guerriers sur le terrain», salue Leandro Paredes, maçon de 27 ans, admirateur de River Plate et d’Angel Di Maria.

Pour lui, l’Argentine peut espérer faire mieux en 2018 en Russie.

«Nous avons manqué de chance, mais ils ont tout donné sur le terrain et maintenant nous sommes vice-champions», réagit Analia Cigluiti, une architecte de 31 ans, qui a suivi le match sur un écran géant place San Martin, dans le centre de Buenos Aires.

«C’est un coup dur, je pensais voir pour la première fois l’Argentine devenir championne du monde, c’est horrible», confie en larmes Martin Ramirez, 20 ans, qui n’était pas né quand Diego Maradona avait donné le deuxième titre à l’Argentine en 1986.

Au coup de sifflet final, les 50.000 personnes rassemblées place San Martin ont applaudi Messi et ses coéquipiers, regrettant l’inefficacité offensive de leurs attaquants.

«Brésil, dis-mois ce que tu ressens», entonnaient des partisans, se satisfaisant d’avoir fait mieux que le pays hôte, le voisin et archi-rival, atomisé en demi-finale par l’Allemagne (7-1), reprenant les paroles de la chanson officielle des partisans argentins durant le Mondial.

D’autres chantaient: «Je suis Argentin, allez l’Argentine, chaque jour je t’aime un peu plus».

Revanche perdue

Daniela Eula, 21 ans, vendeuse dans une boutique de vêtements, est «déçue mais pas triste». «Ils ont perdu dignement, pas comme le 4-0 en Afrique du Sud (en quarts contre l’Allemagne). Ils peuvent garder la tête haute».

Les plus meurtris, des adolescents, étaient assis sur les trottoirs, en état de choc, les yeux rougis par les larmes, ou marchaient en se tenant la tête à deux mains.

Dans une pizzeria transformée par un chef allemand en taverne dimanche après-midi, les Allemands de Buenos Aires étaient réunis pour déguster bretzels et saucisses. Avant la fin du temps règlementaire, ils avaient épuisé le stock de bière Quilmès, la plus populaire des bières locales.

A la fin du match, ils ont exulté, sauté, se sont embrassés, criant «Deutschland».

Après avoir salué «un grand match», l’ambassadeur d’Allemagne a quitté l’établissement sous l’escorte de ses gardes du corps, alors qu’un groupe d’Argentins furieux se pressaient devant le restaurant. «Fils de pute», a lancé une jeune Argentine à l’adresse des Allemands.

Des policiers se sont postés devant le restaurant pour calmer les esprits. Portant le maillot bleu ciel et blanc au nom de Messi et drapée dans un drapeau allemand, Mareike Fürst, une enseignante allemande de 19 ans, est heureuse, mais s’attend à 24 heures difficiles avec son fiancé argentin, abattu.

De 16h00 à 19h00, la capitale argentine était restée figée, sous tension. Seuls quelques commerces équipés d’écrans retransmettant la finale étaient ouverts. Les rues et avenues de l’agglomération de 13 millions d’habitants étaient désertes. En début de soirée, la vie reprenait son cours, mais la plupart des Argentins ont pris un coup sur la tête.

«Le rêve argentin frustré dans le temps règlementaire», titrait le site internet du journal Clarin.

«Encore une défaite contre l’Allemagne, c’est la 4e fois», soupirait Fabio Dino, un mécanicien de 30 ans, faisant référence à la finale perdue en 1990, puis des deux revers en quarts de finale en 2006 et 2010.

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