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Le Gabon dans l’incertitude

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De gauche a droite : Jean Ping et Ali Bongo

Ils ne laisseront rien passer. Les partisans du principal candidat de l’opposition, Jean Ping, ont essayé de tout mettre en œuvre pour ne pas se laisser « voler la victoire » qu’ils attendent. Connectés en direct aux réseaux sociaux (­Facebook, Twitter et Telegram) dans les bureaux de vote où plus de 600.000 électeurs étaient attendus samedi, les opposants au pouvoir d’Ali Bongo n’ont cessé durant la campagne de redouter une « fraude massive » qui permettrait au président d’être réélu pour un second mandat de sept ans.

Dans le camp de ce dernier, le mot d’ordre était samedi soir à la sérénité après un scrutin destiné à rester « une référence démocratique » dans l’histoire du Gabon. Le chef de l’État a insisté sur le fait que de nombreux observateurs de l’Union européenne et de l’Union africaine étaient présents dans des bureaux pour veiller au bon déroulement des opérations de vote. Le scrutin s’est déroulé dans le calme, notamment à Port-Gentil, la capitale économique, où des violences avaient éclaté en 2009 après l’élection d’Ali Bongo. 

Un vote sous tension

Vendredi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait exhorté les candidats « à faire preuve de retenue » et « à s’abstenir de toute incitation à la violence » avant, pendant et après le scrutin. Le président Bongo a menacé en fin d’après-midi quiconque souhaiterait annoncer ou commenter des résultats avant que le ministre de l’Intérieur ne s’exprime officiellement une fois que les suffrages auront été « compilés, vérifiés et validés par la commission électorale », ce qui pourrait prendre « plusieurs jours », a précisé le ministère chargé de l’organisation du scrutin. Le gouvernement a précisé également que si les frontières avaient été fermées afin de sécuriser l’élection, « aucune coupure des télécommunications et des réseaux sociaux ou même un couvre-feu n’avaient été envisagées à ce jour ».
 
C’est en partie à cause de ce langage ambigu que l’opposition s’est pressée d’inviter les médias à participer à des points de presse réguliers à partir de 20 heures afin de ne pas laisser le processus s’enliser. Déjà, dans l’après-midi, une agence de communication au service du candidat Jean Ping faisait circuler une vidéo prise en direct par un militant dans un bureau de vote « pirate » du 4e arrondissement de Libreville où la Maison des femmes, affiliée au parti du président Bongo, aurait photocopié massivement des cartes d’électeurs. 

Cliquez sur la fleche pour jouer la video

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