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Gambie: Jammeh sera déclaré «renégat» si il refuse de céder le pouvoir

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Agence France-Presse

Le président gambien Yahya Jammeh sera déclaré «renégat» si il refuse de céder le pouvoir à la fin de son mandat en janvier, a annoncé dimanche l’opposition gambienne.

«Tout président qui perd sa légitimité constitutionnelle devient un renégat», a déclaré Halifa Sallah, porte-parole de la coalition d’opposition qui a porté  Adama Barrow au pouvoir lors de la présidentielle du 1er décembre.

«Toute personne qui est un officier militaire ou un fonctionnaire et qui refuse de servir sous une autre autorité constitutionnelle deviendrait obligatoirement un renégat», a-t-il dit.

Dans une déclaration télévisée le 9 décembre, Yahya Jammeh, qui gouverne la Gambie d’une main de fer depuis 22 ans, a rejeté les résultats de l’élection accordant la victoire à l’opposant Adama Barrow, une semaine après avoir pourtant reconnu sa défaite.

Son parti a saisi le même jour la Cour suprême pour demander l’annulation des résultats du vote.

M. Sallah s’exprimait après avoir lu un discours à la Nation de la part de M. Barrow, qui suggère que ce dernier a bien l’intention de prendre le pouvoir à l’expiration du mandat de M. Jammeh.

«La Constitution ordonne que je prenne mes fonctions (en tant que président, ndlr) le jour de la fin du mandat du président sortant (Yahya) Jammeh. Il a pris ses fonctions le 19 janvier 2012. Son quinquennat expire donc en janvier 2017», a déclaré M. Barrow, cité par M. Sallah.

«Le jour où son mandat expire, mon mandat, en tant que président légitime de Gambie, débute», a ajouté M. Barrow.

Le président élu Adama Barrow avait affirmé le 8 décembre avoir reçu le soutien du chef d’état-major de l’armée, le général Ousman Badjie. Mais le 13 décembre, lors de la visite d’une délégation de présidents ouest-africains, le général est arrivé aux discussions en portant sur son uniforme un badge de M. Jammeh, affirmant qu’il soutenait «le commandant en chef, le président Yahya Jammeh».

Ce revirement a exacerbé les inquiétudes de la communauté internationale.

Samedi, les participants au sommet annuel de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont fait savoir qu’ils se rendraient à l’investiture de M. Barrow et prendraient «toutes les mesures pour faire respecter les résultats» de l’élection.

«Les chef d’Etats vont assister à l’investiture du président-élu Adama Barrow qui doit prêter serment le 19 janvier 2017 comme le prévoit la constitution gambienne», a indiqué un communiqué de la Cédéao.

Mercredi, le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, avait affirmé à l’AFP que M. Jammeh devait «être prêt à céder le pouvoir» en janvier, indépendamment de son recours juridique contre l’élection de M. Barrow.

D’ici là, «c’est M. Jammeh qui est le président constitutionnellement élu. Nous espérons que pendant cette période toutes ses actions seront conformes à la Constitution», a souligné le responsable de l’ONU.

De son côté, le président sénégalais Macky Sall a estimé qu’une intervention militaire en Gambie pour forcer M. Jammeh à céder le pouvoir ne peut être qu’un «ultime» recours, dans une interview diffusée vendredi par la télévision française France 24.

 

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