Des individus soupçonnés d’appartenir au mouvement islamiste Boko Haram ont mené dimanche soir, dans la nuit de dimanche à lundi, et dans la journée de lundi, trois attaques séparées dans les États de Borno et Yobe, dans le nord, où le groupe est particulièrement actif, ont rapporté l’armée et la police.
Ces violences sont intervenues après un attentat à la bombe qui a fait, selon un nouveau bilan officiel lundi, 36 morts et 20 blessés près d’une église de Kaduna (nord) dans la matinée du dimanche de Pâques.
Un précédent bilan communiqué notamment par la police faisait état de 20 morts et une trentaine de blessés. Une source officielle à Kaduna a indiqué lundi que des victimes avaient succombé à leurs blessures dans des hôpitaux.
L’agence nationale des services de secours (Nema) a confirmé lundi la mort de neuf personnes et indiqué que 38 autres avaient été blessées.
L’attentat n’a pas été revendiqué, mais rappelle une attaque à la bombe contre une église du centre, le jour de Noël, qui avait fait 44 morts et avait été revendiquée par Boko Haram.
Ce groupe multiplie depuis des mois les opérations meurtrières et les forces de l’ordre s’étaient préparées à d’éventuelles violences à l’approche des fêtes de Pâques.
Selon un porte-parole militaire, des islamistes présumés ont mené dans la nuit de dimanche à lundi une attaque dans la ville de Dikwa, dans l’État de Borno, où Boko Haram a sa base.
«Des terroristes présumés de Boko Haram ont attaqué et incendié» un commissariat de police, une banque et un hôtel et ont tenté de mettre le feu à un bâtiment administratif, a indiqué le lieutenant-colonel Sagir Musa, porte-parole de la force spéciale JTF, déployée à Borno.
Un homme politique local, «un sergent de la police et un civil ont été tués par les terroristes», a-t-il poursuivi, ajoutant que la JTF avait «repoussé l’attaque» et que trois assaillants avaient été tués.
De plus, deux islamistes présumés ont été abattus par la JTF lundi après avoir ouvert le feu sur des soldats à un point de contrôle de Maiduguri, capitale de Borno, a ajouté la même source, affirmant qu’aucun soldat n’avait été blessé.
Une fillette de 7 ans abattue
À Potiskum, dans l’État voisin de Yobe, d’autres membres présumés de Boko Haram ont tenté d’abattre dimanche soir un policier à son domicile et ont tué sa fillette de 7 ans, selon un porte-parole de la police.
Boko Haram vise régulièrement les symboles de l’autorité de l’État et est tenu responsable de très nombreux assassinats de policiers dans le nord.
Le 20 janvier, Kano, la grande métropole du nord, a été frappée par l’assaut le plus meurtrier (185 morts) mené par Boko Haram qui avait visé principalement des commissariats.
La ville est depuis secouée régulièrement pas des violences imputées aux islamistes et lundi, l’armée a désamorcé un engin explosif découvert dans une voiture à Kano, sans faire de blessé, selon un porte-parole militaire.
L’explosion de dimanche matin à Kaduna a été causée par des bombes «dissimulées dans deux voitures» en face d’une église, et la majorité des victimes sont des conducteurs de taxi-moto, avait indiqué un responsable des secours ayant requis l’anonymat.
Dans la soirée de dimanche, une explosion avait aussi retenti à Jos, dans le centre. La police a confirmé lundi qu’une personne avait été blessée par une bombe artisanale.
En plus de ces violences islamistes, vingt-deux fidèles ont été tués et trente-et-un blessés dans l’effondrement d’une église du centre du Nigeria, à Adambge. Cet accident a été provoqué par un violent orage pendant une veillée pascale.
Le président nigérian Goodluck Jonathan, confronté à une insurrection de Boko Haram qui a fait plus de mille morts depuis 2009, avait exhorté samedi le pays à faire face aux défis du moment.
Le Nigeria compte plus de 160 millions d’habitants, également répartis entre musulmans, majoritaires dans le nord, et chrétiens, plus nombreux dans le sud.