Le tir du lanceur a été annoncé par les États-Unis et la Corée du Sud peu après le décollage, estimé à 7 h 39 (heure locale).
Séoul et Tokyo ont ensuite fait savoir que le lancement avait apparemment échoué.
«Quelques minutes après le lancement, la fusée s’est désintégrée en plusieurs parties», a déclaré un porte-parole du ministère de la Défense sud-coréen.
Le ministre japonais de la Défense a pour sa part expliqué qu’un «engin volant» avait été lancé de Corée du Nord. «Cet engin a apparemment volé pendant plus d’une minute avant de chuter dans la mer», a expliqué Naoki Tanaka.
Les États-Unis vérifiaient pour leur part les informations évoquant un possible échec.
À Pyongyang, un responsable nord-coréen, visiblement contrarié, a prévenu les journalistes étrangers invités pour l’occasion qu’une annonce serait faite de façon imminente au centre de presse aménagé dans un hôtel.
L’explication, qui devait venir à 9 h, restait toutefois attendue à 9 h 30.
La Corée du Nord avait préparé ce lancement depuis son centre spatial de Tongchang-ri, dans le nord-ouest du pays. Le premier étage de sa fusée devait tomber en mer Jaune, à l’ouest de la péninsule coréenne, et le deuxième étage à l’est des Philippines, en survolant une partie des îles d’Okinawa (sud du Japon).
L’agence de presse nippone Jiji a cité une source au ministère de Défense nippon affirmant que «deux objets» avaient chuté en Mer Jaune.
Pyongyang avait présenté le tir prévu de cette fusée comme un lancement civil visant à placer un satellite d’observation en orbite. Les États-Unis et leurs alliés, japonais et sud-coréen en tête, avaient cependant dénoncé cette tentative comme un essai déguisé de missile balistique.
Peu après l’annonce du tir nord-coréen, un diplomate des Nations Unies a indiqué à l’AFP que le Conseil de sécurité se réunirait en urgence vendredi pour discuter de la Corée du Nord.
Ce diplomate a souligné que les 15 membres du Conseil se rencontreraient «pour décider des prochaines étapes» à envisager après ce lancement.
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, avait auparavant expliqué que tous les membres du Conseil étaient d’accord pour dire que le lancement de la fusée nord-coréenne constituerait une «violation» d’une résolution du Conseil de sécurité adoptée en 2009, après le dernier essai nucléaire mené par Pyongyang.
La résolution 1874 interdit à Pyongyang de procéder à des essais nucléaires ou balistiques.
Avant même cette réunion, le ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, en déplacement à New York, a «fermement condamné» le geste de Pyongyang, «contraire au droit international», et a appelé l’ONU à réagir.
La secrétaire d’État américaine Hillary Clinton avait prévenu jeudi la Corée du Nord qu’en cas de lancement, «nous retournerons tous devant le Conseil de sécurité pour prendre des mesures».
Le lancement nord-coréen a coïncidé avec les festivités accompagnant le centième anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung, né le 15 avril 1912 et décédé en 1994.
Des célébrations grandioses sont prévues dimanche dans la capitale Pyongyang sous la houlette de Kim Jong-Un, héritier de l’unique dynastie communiste du monde adoubé tout au long de la semaine lors de réunions des instances officielles.
Fait exceptionnel, la Corée du Nord a invité des dizaines de correspondants étrangers –officiellement entre 150 et 200– à Tongchang-ri et à Pyongyang pour suivre le tir et les diverses festivités.