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Le destin a voulu que Nemours et Sicot s’en aillent vers l’au delà à la même année, après avoir à eux deux fait danser tout le pays.
Saxophoniste génial, multi-instrumentiste, sans doute le plus doué de sa génération, si ce n’est pas de son pays. Cet incomparable musicien s’est frayé très tôt un chemin dans le music-hall local après avoir été formé par l’un des plus célèbres musiciens de l’époque Augustin Bruno, surnommé «le manchot des Casernes Dessalines» qui fut à un moment en charge de la Centrale des Arts et Métiers où Webert s’est initié à la musique de même que son frère Raymond. Muni d’une formation musicale adéquate, ce musicien dans l’âme faisait déjà entrevoir les signes d’un génie qui allait tôt ou tard exceller. Ainsi, on le trouva dès l’adolescence rouler sa bosse dans l’entourage des musiciens les plus expérimentés. Entre autres, l’incontournable François Guignardqui était le grand manitou avec lequel la plupart des novices faisait leur début. Et c’est encore le pèreFrançois qui recommanda l’adolescent Webert ainsi que son frère Raymond à Claudin Toussaintqui les embaucha afin de rallier son «Jazz Capois» du Cap, où Webert entama sa carrière de musicien professionnel. Puis s’ensuivent de petites navettes entre «Jazz des Jeunes» et «L’orchestre Saieh», attendant son heure d’être un membre à part entière de l’un de ces groupes. Il a eu quand même l’opportunité d’enregistrer au moins un disque avec le second. Dans ces incessantes mutations, il est repéré au sein du «Conjunto international», sous la conduite de son aîné et futur compétiteur, Nemours Jean Baptiste avec qui une sublime rivalité va changer, dans peu de temps, le cour de la musique de danse urbaine. Avec à la clef, une solide amitié qui s’étendra jusqu’à leur mort. On prétend qu’au stade de leur collaboration, le virtuose Sicot a eu le temps de prodiguer quelques secrets de sax au chef d’orchestre Nemours. Après son départ du « Conjunto », il s’est fait un peu remarquer avec «l’Orchestre Citadelle». Par le temps où il faisait des « stints » pour l’Orchestre du «Casino International», Sicot savait assez les dessus et les impondérables du show-biz haïtien, pour devenir le capitaine de son propre navire. De fait, au début des sixties, il s’allia à son frère Raymond, profitant de la désintégration de «l’Orchestre Latino», duquel il fit appel à la plupart des membres pour former «La Flèche d’or» des Frères Sicot (Raymond & Webert) et dont le premier hit: paré du refrain: « Nou pral danse nan Paladium, les frères Sicot », fut une sorte d’introduction de ce nouveau né, installé au Club Palladium à Bizoton. Cependant, la collaboration des frères Sicot fut de courte durée, lorsque Raymond préféra aller muter ailleurs. Mais, plus déterminé que jamais, Webert voulait coûte que coûte prendre part au festin musical qui se faisait sous la forme d’une concurrence musclée entre le «Jazz des Jeunes» et «l’Ensemble Nemours Jean-Baptiste». Et se sentant de poids à participer à l’aventure, il se lança sans retenue à l’attaque contre la bande à Nemours Jean Baptiste dans le morceau: « Sispan ‘n voye Tach« . Puis, apportant sa propre saveur, Sicot élabora une variante de la « méringue haïtienne », avec son Kadans Ranpa, fort de sa vitesse d’exécution et une approche rythmique complexe demélodies et contre mélodies émaillée de modernité, grâce aux instruments amplifiés.
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(source: Tambours Frappés, Haïtiens campés d’ED R. Sainvill)
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