Rick Santorum assomé par la puissance financière de Mitt Romney. Dessin de Pat Bagley, The Salt Lake City Tribune, Etats-Unis.
« La décision de Rick Santorum de se retirer vient mettre un terme à la course à l’investiture républicaine, faisant de Mitt Romney le plus que probable candidat des républicains. A lui maintenant de se reprendre après les coups qu’il a subis durant les primaires, de rallier les conservateurs les plus réticents et de se concentrer sur Barack Obama »
,écrit The Washington Post. Pour le quotidien britannique The Guardian,les choses sont désormais claires. « La véritable bataille pour la présidence des Etats-Unis peut commencer, avec d’un côté le premier président noir, ébranlé après trois ans et demi de crise économique mais toujours debout ; et, de l’autre, le candidat qui a l’ambition d’être le premier homme d’affaires et le premier mormon à la Maison-Blanche »
,note le correspondant du journal à New York, Ed Pilkington.
Pour autant, l’incursion de Rick Santorum dans la course à la Maison-Blanche n’aura pas été vaine. La presse américaine s’accorde à dire que la campagne « improbable » menée par l’ancien sénateur de Pennsylvanie a eu un véritable impact sur le Parti républicain, « en particulier sur les questions sociales »,
souligne The Atlantic. Le site Internet du magazine explique notamment que « les positions très strictes de Rick Santorum sur les questions de contraception ont poussé Romney, qui par le passé était favorable au droit à l’avortement, à durcir le ton ».
Et ce n’est pas tout : la candidature de Rick Santorum aura également obligé Mitt Romney à dépenser du temps et de l’argent qu’il aurait pu utiliser pour faire campagne contre Obama, poursuit The Atlantic. Enfin, Rick Santorum a également réussi à affaiblir Mitt Romney en le dépeignant comme trop proche d’Obama sur de nombreux sujets, en particulier sur la question de la réforme de la santé.
Pour le Los Angeles Times, une chose est sûre, « Rick Santorum quitte la course en bien meilleure posture qu’il ne l’avait commencée. Considéré au départ comme un
has-been, il a su se muer en véritable leader pour l’aile évangélique et les cols bleus du Parti républicain. » Selon le quotidien californien, la carrière politique de l’ancien sénateur est loin d’être finie. « A 53 ans, c’était le plus jeune des candidats républicains en lice cette année. Il peut désormais se concentrer sur les échéances électorales de 2016 et 2020. »