«Bienvenue dans l’élection générale», a affirmé le directeur de campagne de M. Obama, Jim Messina, lors d’une conférence téléphonique mercredi soir, 24 heures après que M. Romney eut pris une avance décisive dans la course à l’investiture républicaine en remportant cinq primaires d’un coup.
Signe de cette entrée dans une nouvelle phase, M. Messina a confirmé que M. Obama participerait le 5 mai prochain à deux réunions électorales consécutives, les premières de ce type au cours de cette campagne, qui plus est en compagnie de son épouse Michelle.
M. Obama a déjà déclaré depuis plus d’un an sa volonté de briguer un second mandat de quatre ans à la tête de la première puissance mondiale, et levé quelque 200 millions de dollars pour financer cet effort.
Mais il n’a jusqu’ici pas participé à de grands rassemblements organisés par son comité de réélection, même si les républicains lui ont reproché de mener campagne aux frais du contribuable en allant défendre sa politique dans tout le pays.
L’annonce de M. Messina est intervenue alors que M. Obama revenait à peine d’une tournée de deux jours dans trois États qui pourraient s’avérer cruciaux pour sa réélection (Caroline du Nord, Colorado et Iowa), où il a affiché face à des milliers de jeunes sa volonté de lutter contre la hausse des coûts des prêts étudiants.
Mais lors de ces voyages organisés par la Maison-Blanche, il s’est abstenu de prendre directement pour cible M. Romney, et n’a pas prononcé son nom.
Cela devrait changer le 5 mai, successivement à Columbus et Richmond, lieux où auront lieu ces premiers rassemblements. Ces villes sont situées respectivement en Ohio et en Virginie, deux Etats parmi les plus importants sur la carte électorale.
M. Messina a affirmé mercredi que M. Obama y «décrira(it) le choix que les Américains feront en novembre (…) allons-nous aller de l’avant, ou en arrière? (…) D’un côté, le président Obama est en train de reconstruire une économie bâtie pour durer, et de rétablir la sécurité économique de la classe moyenne».
M. Romney, quant à lui, «veut revenir en arrière. Son plan économique est familier et troublant. Davantage de réductions d’impôts pour les riches, de nature à démolir le budget, moins de règles pour Wall Street, c’est la formule qui a (…) fait s’écrouler notre économie et puni la classe moyenne» lors de la crise de 2008, a lancé M. Messina.
Mardi soir, l’ancien gouverneur du Massachusetts avait affirmé que M. Obama avait «échoué» a tenir ses «promesses d’espoir et de changement» formulées en 2008, et évoqué face à ses partisans le début d’un chapitre nouveau et meilleur que nous écrirons ensemble».
M. Obama n’a pas peur de comparer son bilan à celui de M. Romney, a répliqué David Axelrod, l’un des artisans de la victoire de 2008.
M. Romney, un ancien repreneur d’entreprises, possède une fortune personnelle évaluée à entre 190 et 250 millions de dollars. Il se présente comme compétent en économie, un message qui résonne auprès d’une partie des électeurs au moment où le chômage, même en baisse, reste à 8,2% de la population active, encore loin des niveaux d’avant la crise.
«Lorsque l’on examine sa carrière dans les affaires (…) sa carrière n’a pas été consacrée à la création d’emplois, mais à la création de richesses pour lui et ses partenaires», a persiflé M. Axelrod.
Réagissant à cette offensive mercredi soir, une porte-parole de M. Romney, Andrea Saul, a déploré que «l’équipe Obama fasse campagne sur la base d’attaques personnelles pour faire diversion, distraire et déformer».