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Les lourds secrets d’un ministre de Kadhafi trouvé mort dans le Danube

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Choukri Ghanem © Reuters
Choukri Ghanem © Reuters
D’inquiétantes zones d’ombre entourent les circonstances du décès, dimanche 29 avril en Autriche, de l’ancien ministre du pétrole de Mouammar Kadhafi. Le corps de Choukri Ghanem, 69 ans, a été découvert dimanche matin à Vienne, flottant dans les eaux du Danube. C’est un passant qui a fait la découverte macabre, vers 8 h 40. Choukri Ghanem avait été également le premier ministre libyen de 2003 à 2006, prédécesseur de Baghdadi Ali al-Mahmoudi, l’ancien premier ministre qui vient de confirmer la note de décembre 2006 publiée par Mediapart et faisant état de la décision du régime Kadhafi de financer la campagne électorale de Nicolas Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros.

Ce décès suspect d’un des hommes forts du régime Kadhafi survient alors que plusieurs enquêtes sensibles visent les ventes d’armes et de pétrole entre l’Europe et la Libye, et au lendemain des révélations de Mediapart.

L’affaire est très étrange. Première curiosité, un ami de la famille, Amer al-Bayati, a d’abord déclaré que Choukri Ghanem était mort d’une crise cardiaque à son domicile. La première dépêche d’agence est tombée le dimanche à 17 h 55. Moins d’une heure plus tard, la police démentait cette information : elle affirmait que le corps avait été retrouvé dans le Danube.

 

Par ailleurs, Choukri Ghanem avait l’impression d’être suivi ces derniers temps, et l’avait confié à son entourage. D’autre part, cet homme ne savait pas nager, et il était de surcroît handicapé d’un bras.
A Vienne, plusieurs de ses amis doutent qu’il se soit promené seul au bord du Danube un dimanche matin à l’aube, pour flâner. Ils le décrivent plutôt en noctambule qui se levait tard. Surtout, ils ne croient ni à la thèse de l’accident, ni à celle du suicide et soupçonnent un meurtre. La police, qui a ouvert une enquête sur les causes de la mort, n’exclut pas un assassinat.
Dans les milieux du renseignement, on souligne que Choukri Ghanem « savait beaucoup de choses » sur les relations entre l’Europe et la Libye, actuellement au cœur de plusieurs enquêtes sensibles. Selon la police autrichienne, Choukri Ghanem était en contact avec un journaliste étranger. Ce journaliste l’aurait appelé depuis la Libye, peu de temps avant sa mort. La police refuse toutefois de considérer qu’il s’agit là d’une « piste privilégiée ». Selon le journal autrichien Kurier, un banquier interrogé à Tripoli, Abdel Hamid al-Jadi, a expliqué que Ghanem s’occupait des affaires libyennes avec l’Europe, des « intrigues louches ». « Il avait beaucoup de partenaires qui l’aidaient, des gouvernements aussi ; peut-être qu’ils voulaient la lui boucler », ajoute ce banquier cité par Kurier.
Le corps de l’ancien ministre du pétrole de Kadhafi a été retrouvé à Copa Cagnana, l’endroit où les jeunes font la fête à Vienne le samedi soir. Selon les premiers résultats de l’autopsie, le corps – qui ne comportait aucune trace de violence – n’aurait séjourné que quelques heures dans l’eau. Or, il serait étonnant qu’il soit tombé dans le Danube, à cet endroit-là, avant 3 heures du matin, sans que personne s’en rende compte : les lieux sont bondés tous les samedis soir, et particulièrement ce samedi, où il faisait, pour la première fois depuis longtemps, un temps magnifique.
Autre bizarrerie : la police a repoussé la publication des résultats des analyses toxicologiques du défunt à la semaine prochaine. Or, il faut habituellement entre 24 et 48 heures pour les effectuer, et la famille de Choukri Ghanem avait émis le souhait de rapatrier le corps dès jeudi en Libye.
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