Un hold-up danois diront certains. Une belle leçon de solidarité défensive et d’efficacité répondront les autres.
Alors que Sneijder et les siens auront encore à affronter l’Allemagne (13 juin) et le Portugal (17 juin), ce résultat place déjà les Oranje sous pression.
Les finalistes de la dernière Coupe du monde ont pourtant dominé comme attendu un match qui les fera cauchemarder encore longtemps.
Les Oranje pourront surtout pester contre leur manque de réalisme. Et la panique qui les a souvent habités lors des contre-attaques danoises n’est pas rassurante pour la suite du tournoi.
Au diable le quart d’heure d’observation! Après une timide tentative de Daniel Agger (2e), les Néerlandais se sont installés avec autorité dans la moitié de terrain danoise, arrosant la cage défendue par Stephan Andersen de multiples tirs le plus souvent mal cadrés (huit tirs dans le premier quart d’heure!) mais révélateurs de leur domination.
Mais alors que les 35.000 spectateurs présents au Metalist Stadium se demandaient combien de temps les Danois allaient tenir face à cette furia, c’est la défense Oranje qui fautait la première.
Robben le maudit
À la 24e minute, Gregory van der Wiel laissait Simon Poulsen s’échapper et servir Michael Krohn-Dehli. L’attaquant danois plaçait une frappe du gauche entre les jambes de Stekelenburg, après s’être défait du marquage de Mark van Bommel et Johnny Heitinga grâce une feinte de frappe du droit suivi d’un crochet de grande classe (1-0, 24).
Le scénario tant redouté par le sélectionneur Bert van Marwijk s’est donc produit. De quoi gripper la belle mécanique Oranje, les Danois cadrant finalement plus souvent leurs frappes en première période (cinq contre trois aux Néerlandais)…
Le capitaine Van Bommel et les siens ont en outre manqué de réussite à la 36e minute, un tir brossé d’Arjen Robben heurtant le poteau du but scandinave. Maudit en club après son penalty manqué en finale de la Ligue des champions avec le Bayern, le Munichois pouvait s’arracher les quelques cheveux qu’il lui reste.
Les occasions ont continué à se succéder à un rythme effréné en deuxième période. Mais, sous le regard médusé de Klaas-Jan Huntelaar rongeant son frein sur le banc (avant sa rentée à la 71e), Robin van Persie qui lui avait été préféré à la pointe de l’attaque a galvaudé tant et plus.
De quoi faire blêmir de plus en plus un Bert Van Marwijk redoutant un nouveau «contre» fatal. Car chaque incursion danoise dans l’arrière-garde batave a mis en évidence le manque de confiance d’un quatuor défensif au sein duquel Ron Vlaar remplaçait Joris Mathijsen (blessé).
Le meilleur des quatre défenseurs fut finalement Jetro Willems, pas stressé par l’enjeu du haut de ses 18 ans et 71 jours, ce qui en fait le plus jeune joueur à disputer un Euro.
Maigre consolation pour un joueur qui, comme plusieurs de ses équipiers, a quitté le Metalist Stadium les yeux embués.