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Parler des différences culturelles et raciales aux enfants

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billet | Billet | Au revoir le racisme, vive la différence! | ICI  Radio-Canada.ca Jeunesse

Dans la foulée de la vague d’émotions créée par le meurtre en Floride du jeune Trayvon Martin, Anderson Cooper, journaliste à CNN, a mis en évidence les résultats d’une enquête datant de 2010 qui examinait l’attitude des enfants sur les questions de raciales. Cette étude menée par CNN avec l’aide de chercheurs et d’experts en psychologie de l’enfance, explorait ma manière dont les jeunes enfants perçoivent le contact avec d’autres enfants différents d’eux au quotidien.

La première des conclusions que Cooper a révélé dans son émission AC360, suggère que les enfants noirs ont des interprétations les plus positives de situations impliquant des enfants noirs et blancs que leurs homologues blancs.

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion, après avoir observé les réactions des maternelles aux images illustrant des enfants sur une aire de jeux. En regardant ces images, les enfants devaient répondre aux questions suivantes: « Qu’est-ce qui se passe dans cette image ?», « Est ce que ces deux enfants sont amis ? » et « Leurs parents aimeraient-ils qu’ils soient amis ? »

image présentée aux enfants pour l’étude.
CNN résume les réponses des enfants :

Dans l’ensemble, les enfants noirs avaient des interprétations beaucoup plus positives des images que les enfants blancs. La majorité des gamins noirs de 6 ans étaient beaucoup plus susceptibles de dire des choses comme, « Chris est en train d’aider Alex à se relever du sol » plutot que «Chris a poussé Alex de la balançoire. »

Ils étaient aussi beaucoup plus susceptibles de penser que les enfants sur l’image étaient des amis et à croire que leurs parents souhaiteraient qu’ils soient amis. En fait, seulement 38% des enfants noirs avaient une interprétation négative des photos, tandis que presque le double – un total de 70% des enfants blancs – avaient un ressenti négatif.

Les chercheurs ont depuis longtemps lié ce type de biais à la fréquence à laquelle les parents discutent de « différence » avec leurs enfants.

En 2007, une étude publiée dans le « Journal of  Marriage and Family » révélait déjà que 75% des familles blanches ayant des enfants en bas âge n’avaient jamais, ou presque jamais, parlé de race avec leur enfants, tandis que 75% des parents noirs l’avaient fait.

Les parents noirs interrogés admettent qu’ils commencent à discuter avec leurs enfants à un très jeune âge, décrivant la nécessité de préparer leurs enfants à une société où leur couleur de peau serait souvent être obstacle pour eux.

De même, la psychologue pour enfants et professeur à Université du Maryland Pr. Mélanie Killen, qui a été consultée pour concevoir et mettre en œuvre l’étude de CNN a déclaré que « les parents noirs préparent très tôt leurs enfants à un monde de diversité et aussi à un monde de discrimination potentielle. Ils parlent à leur enfants de ce que signifie être différent des autres, être une minorité visible, et de quand est ce que ça compte et quand est ce que ça n’a pas d’importance. », Alors que « les parents blancs croient souvent que leurs enfants sont socialement daltonien et que la différence n’est pas un problème auquel il faut nécessairement faire face. Ils ont cette croyance que si vous parler de races aux enfants, vous créez plutôt un problème. Or nous savons que les enfants découvrent la différence très tot. ».

Pr Bronson autre experte des questions parentales interrogé, affirme que les parents Blancs « cherchent à transmettre à leurs jeunes enfants cette vision d’un monde où les races n’auraient pas d’importance, et arrivent à la conclusion erronée que leurs enfants sont naturellement insensibles aux différences …. Or c’est en l’absence de messages de tolérance qu’ils développent naturellement … cette discrimination inconsciente.  »

Ce vide laissé par les parents se remplit de tous les messages explicites et implicites de la société. Ce que les enfants voient et entendent de leurs professeurs et amis, de la télévision, tout ce à quoi ils sont exposés peut avoir un effet profond et durable. Killen souligne également que les parents peuvent envoyer des messages silencieux subconscient à leurs enfants qui ont un grand impact.

«Quand … nous sommes dans une situation en public, nous sommes dans une pièce, et nous avons la possibilité de demander à deux personnes différentes de l’aide … nous pourrions juste vous savez, être plus susceptibles de demander à la personne de même race que nous. » Killen utilise cela comme une illustration d’une interaction quotidienne qui peut envoyer un message involontaire aux enfants.

L’étude révèle que l’optimisme des enfants Noirs vis à vis des amitiés interraciales disparaît (ou diminue fortement) malheureusement à l’adolescence. Alors que les enfants noirs partent positifs, vers l’âge de 13 ans, ils deviennent aussi pessimistes que les enfants blancs. Les experts pensent que les expériences de rejet et les dures réalités que vivent les adolescents sont les plus susceptibles d’expliquer cette tendance.

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