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« Le kamikaze a fait exploser sa ceinture d’explosifs » au moment d’une réunion de ministres et de responsables de sécurité, a affirmé à l’AFP une source de sécurité. L’attentat a également blessé le ministre de l’Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, le chef de la Sécurité nationale, Hicham Ikhtiar, et Hassan Turkméni, adjoint au vice-président, selon cette source. L’attaque a visé dans la matinée le bâtiment ultra-protégé de la Sécurité nationale, symbole de la répression, dans le quartier de Rawda, dans le centre de la capitale.
En mai, le ministre de la Défense et celui de l’Intérieur ainsi que le général Hicham Ikhtiar, l’un des personnages clé de la répression de la révolte, avaient été victimes d’une tentative d’empoisonnement. Un employé de livraison à domicile avait versé du mercure dans deux mets lors d’un repas de ces dignitaires avant de s’enfuir, selon des sources diplomatiques à Damas. « C’est l’Etat et toutes ses institutions qui sont visés. C’est une guerre ouverte contre tous les Syriens », a commenté un député Khaled al-Abboud. « Il y a des parties extérieures qui oeuvrent pour la destruction de l’Etat syrien », a-t-il ajouté, accusant les Etats-Unis et leurs « instruments » à l’intérieur.
Pour l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), « la mort du général Assef Chawkat, vice ministre de la Défense et beau-frère du président Bachar al-Assad, est un coup sévère pour le régime syrien car il assumait le tout premier rôle dans les opérations menées par les forces régulières pour écraser la révolution ». L’armée syrienne a dit être déterminée à « nettoyer » le pays des « terroristes » après cet attentat. « Cet acte terroriste renforce la détermination de nos forces armées à nettoyer la patrie des restes des bandes terroristes », a-t-elle affirmé dans un communiqué diffusé par la télévision d’Etat.
Depuis le début de la révolte, le régime accuse des « terroristes » financés par l’étranger de vouloir semer le chaos dans le pays.
Hélicoptères en action
Les rebelles avaient annoncé mardi avoir lancé la « bataille pour la libération » de Damas. Dans le même temps, des affrontements entre l’armée régulière et l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils armés, se déroulaient dans les quartiers de Midane et de Kafar Soussé, dans le sud et l’ouest de Damas, selon l’OSDH.
Les combats, les plus violents dans la capitale depuis mars 2011, ont débuté dimanche soir dans plusieurs quartiers périphériques. Plus de soixante soldats de l’armée régulière ont été tués ces dernières 48 heures à Damas dans ces affrontements avec les rebelles, a indiqué l’OSDH.
Selon cette ONG et les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain, des hélicoptères, entrés en action mardi, continuaient parallèlement à attaquer les quartiers de Qaboune et de Barzé, dans l’est de Damas. Après cette attaque, Paris a estimé que la lutte du président Assad pour conserver le pouvoir était « vaine » et a appelé les derniers soutiens du régime « à se dissocier de la répression ».
Risque de double veto
Sur le plan diplomatique, dans une énième tentative pour faire cesser les violences – qui ont fait mardi 93 morts à travers la Syrie selon l’OSDH -, un vote au Conseil de sécurité de l’ONU est prévu sur un projet de résolution déposé par les Européens et Américains.
La Russie a dit clairement qu’elle mettrait son veto à ce texte qui menace Damas de sanctions s’il ne renonce pas à utiliser ses armes lourdes contre l’opposition, tout en prolongeant pour 45 jours la Mission des observateurs de l’ONU en Syrie (Misnus) qui expire officiellement vendredi. « Des combats décisifs sont en cours en Syrie. Et l’adoption de la résolution (occidentale, NDLR) serait un soutien direct à un mouvement révolutionnaire. S’il est question d’une révolution, l’ONU n’a aucun rapport avec ça », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
La Chine et la Russie ont déjà bloqué à deux reprises des résolutions du Conseil, pour protéger leur allié syrien. Selon le diplomate occidental à l’ONU, la Russie ne parviendra pas non plus à recueillir les neuf voix, sur 15 pays membres, qui lui permettraient de faire adopter son propre projet de résolution prolongeant la Misnus pour trois mois mais ne prévoyant pas de sanctions.