Antonio Villaraigosa, président du comité d’organisation de cette grand-messe prévue à Charlotte (Caroline du Nord, sud-est) du 4 au 6 septembre, a révélé que M. Clinton, président de 1993 à 2001, serait la vedette de l’avant-dernière soirée, le 5, et y prononcerait un discours à une heure de grande écoute.
M. Clinton, le seul démocrate à avoir passé deux mandats pleins de quatre ans à la Maison-Blanche depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, plantera ainsi le décor des discours d’investiture de M. Obama et de son colistier, le vice-président Joe Biden, prévus le 6.
L’adversaire de M. Obama à la présidentielle du 6 novembre, Mitt Romney, doit de son côté être investi fin août pendant la convention républicaine à Tampa (Floride, sud-est).
M. Villaraigosa, également maire de Los Angeles, a affirmé que «le président Clinton a supervisé la plus longue période d’expansion économique de l’histoire des États-Unis, appliquant nombre des mêmes politiques que le président Obama propose et applique aujourd’hui».
«Ce progrès économique a été gaspillé dans la décennie suivante par un ensemble de décisions qui ont fait exploser notre déficit, s’écraser notre économie et subir des dégâts à la classe moyenne», a assuré M. Villaraigosa, en allusion à la présidence du républicain George W. Bush (2001-2009).
L’édile a aussi estimé que ce discours était la meilleure façon de «présenter le choix dans cette élection entre aller de l’avant avec le président Obama, ou en arrière avec Mitt Romney, partisan des mêmes politiques vouées à l’échec qui nous ont fait tomber dans la pire crise économique depuis la Dépression» des années 1930.
M. Clinton avait déjà prononcé il y a quatre ans un discours d’adoubement de M. Obama pendant la convention présidentielle de Denver (Colorado, ouest).
Ce geste avait pris une signification particulière puisque M. Obama avait vaincu son épouse, Hillary Clinton, au terme de primaires acharnées pendant lesquelles l’ancien président avait reproché son manque d’expérience au sénateur de l’Illinois (nord).
Ces échanges ont été oubliés depuis que M. Obama s’est installé à la Maison-Blanche début 2009, après avoir nommé Hillary Clinton chef de la diplomatie.
Depuis le début de la campagne actuelle, M. Clinton, 66 ans en août, a mis son influence, son charisme et ses réseaux de généreux donateurs au service de son successeur. Il a récemment affirmé que la politique de M. Romney, s’il était élu, serait «calamiteuse pour notre pays et le monde».
De son côté, M. Obama, dans ses interventions de campagne, mentionne les années de prospérité que les États-Unis ont connues sous M. Clinton, résultat selon lui d’une fiscalité et de choix budgétaires à rebours de ceux ensuite pratiqués –et aujourd’hui toujours défendus– par les républicains.
Ces derniers ont ironisé lundi sur ce choix, en estimant que le bilan de M. Obama ne tenait pas la comparaison avec celui de M. Clinton.
«Après quatre années de déficits dépassant les 1.000 milliards de dollars et une croissance anémique, il est évident que le président Obama adorerait faire campagne sur le bilan du président Clinton», a expliqué un porte-parole de M. Romney, Ryan Williams.
«Mais aucun artifice scénique ne peut faire oublier les différences entre ces deux présidents. Les États-Unis méritent un président qui veut bien faire campagne sur son propre bilan, pas celui qu’il aimerait avoir», a-t-il ajouté.