Le Premier Ministre israelien Benjamin Netanyahou
Une possible attaque militaire de l’État hébreu sur les infrastructures nucléaires de l’Iran faisait de nouveau les gros titres de la presse israélienne vendredi, au lendemain de déclarations du ministre de la Défense Ehud Barak qualifiant cette éventualité d' »urgente ».
Le quotidien à gros tirage Yediot Aharonot titrait « Netanyahu et Barak déterminés à attaquer l’Iran à l’automne ». Selon Nahum Barnea et Shimon Shiffer, deux plumes historiques du journal, si le Premier ministre Benjamin Netanyahou et M. Ehud Barak pouvaient décider seuls, ils lanceraient une attaque « au début de l’automne, même avant les élections américaines » prévues en novembre. « Le fait que ces deux personnalités (…) sont déterminées à prendre cette décision est très important », écrivent-ils.
« Il n’en reste pas moins qu’aucun responsable – ni de l’armée, ni dans les milieux de la défense, pas même le président – ne soutient l’idée d’une attaque israélienne », soulignent-ils toutefois. Le quotidien
Haaretz ouvre, quant à lui, son édition du week-end par les mises en garde d’un responsable qui estime, sous le couvert de l’anonymat, qu’Israel est encore plus en danger qu’à la veille de la guerre de 1967. « Le couteau sous notre gorge est maintenant plus affûté qu’avant la guerre des Six Jours », affirme-t-il. Le
Maariv fait sa une sur un sondage révélant que 37 % des Israéliens pensent qu’un Iran nucléaire pourrait conduire à un « deuxième Holocauste ».
M. Netanyahou a prévenu que des armes de destruction massive aux mains des « ayatollahs iraniens » pourrait mener à « un autre génocide », tandis que le président Shimon Peres a estimé que son homologue iranien Mahmud Ahmadinejad « menaçait d’une nouvelle Shoah », le mot hébreu signifiant holocauste. Israël, seule puissance nucléaire – officieuse – de la région, estime que son existence serait menacée si Téhéran disposait de la bombe atomique. L’Iran nie que son programme nucléaire ait des visées militaires, comme l’en accusent également les Occidentaux. Les Etats-Unis, à l’approche de la présidentielle, privilégient le renforcement des sanctions contre Téhéran et de récentes visites de responsables américains dans l’État hébreu laissent penser que Washington tente de dissuader Israël de lancer une attaque.