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La mort de la musique haïtienne

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Dream Variants: Nemours Jean-Baptiste in 1957

L’Orchestre Nemours Jean-Baptiste

Pendant des décennies la musique a fait tourner les projecteurs sur Haïti, sur nous haïtiens. Elle a permis au monde de nous voir autrement.
Grace à la musique, ils ont compris que nous ne sommes pas uniquement un pays à problèmes, un ensemble d’activistes, excités, toujours prêts à investir les rues et déchouquer.
Nous sommes en 2012 et si l’on veut être sincère avec soi-même, on doit admettre que la musique haïtienne est morte, voila belle lurette.
Si l’on ne tient pas compte des artistes qui évoluent en solo, on considère les trois plus populaires rythmes musicaux d’Haïti, on ne peut que constater leur déclin.
La Musique Haitienne À La Loupe (The Haitian Music In The Loupe) – By Louis  Carl Saint Jean
Le « Super Jazz des Jeunes »

–          Le Compas qui respire depuis plus d’un demi-siècle a été massacré au fil des ans par des «musiciens» qui ne peuvent interpréter une partition, des «chanteurs» qui détonnent même dans la version finale de leurs enregistrements en studio, des journalistes sans scrupule, arrivés au micro par on ne sait quelle compromission et un public, jour après jour, moins exigeant, qui accepte n’importe quel «bouilli vidé».

–          La musique Racine, rythme tué dans l’œuf par ses géniteurs. Un groupe de musiciens, qui se sont pris pour militants politiques, qui défendaient les intérêts du peuple contre un système politique féroce, mais qui n’ont jamais pu rester neutres et qui sont devenus a leur tour, bourreaux du peuple quand certains leaders, défenseurs du peuple ont accédé au pouvoir. Avides de dollars, de privilèges auxquels ils n’ont jamais eu droit, ils se sont prostitués avec les gouvernants au détriment de ces masses défavorisées, qu’ils prétendaient défendre.
–          Le Rap haïtien, un rythme enseveli depuis des ans par un duel de foulards, une polémique sans fondement, en essayant de plagier la sottise qui se fait aux USA, tandis que ce rythme pouvais bien véhiculer les revendications de la jeunesse haïtienne, incomprise, oubliée. Le Rap haïtien, résumé a deux groupes, qui eux-mêmes ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient autrefois.
Hormis les groupes musicaux âgés de plus de vingt ans, qui peut, parmi les six cents (600) recensés en février 2012, lors du carnaval des Cayes, citer dix (10) qui peuvent représenter la culture haïtienne dans un événement à travers le monde?
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