L’ex-gouverneur républicain du Massachusetts a toutefois encore vu sa campagne parasitée par des déclarations d’un candidat de son parti sur le viol, dénoncées par les démocrates.
Face à 3500 personnes dans l’Iowa et 16 000 dans le Colorado, M. Obama a repris ses arguments contre M. Romney. «Il n’y a pas de question plus importante dans une campagne présidentielle que la confiance», a martelé le démocrate, sous-entendant que M. Romney n’en était pas digne.
Le président était attendu dans la soirée dans le Nevada, qui comme l’Iowa et le Colorado pourrait décider du résultat de la présidentielle dans 13 jours, après une parenthèse à Los Angeles pour enregistrer l’émission de télévision nocturne du comique Jay Leno.
M. Romney, qui laboure les mêmes terres que le dirigeant démocrate sortant, a quant à lui estimé mercredi à Reno dans le Nevada devant 2500 partisans que les récents débats télévisés avec M. Obama avaient «propulsé notre campagne en avant».
En revanche, selon lui, le président «est à court d’idées et à court d’excuses. Et en novembre, vous allez lui faire quitter son poste».
Ce message optimiste a toutefois été terni par les propos d’un candidat au Sénat dans l’Indiana, Richard Mourdock, qui a affirmé mardi qu’une grossesse issue d’un viol était «une volonté de Dieu».
Le président Obama «estime que ces déclarations sont choquantes et insultantes envers les femmes», a réagi sa porte-parole, Jennifer Psaki, mettant en garde contre les effets d’une victoire de Mitt Romney et des républicains défendant de telles idées sur les droits des femmes, un groupe électoral crucial.
Fin de campagne acharnée
«Nous ne sommes pas d’accord sur la conduite à adopter dans les cas exceptionnels de viol ou d’inceste mais nous continuons à soutenir» M. Mourdock, a expliqué pour sa part la porte-parole de M. Romney, Andrea Saul.
L’équipe Romney avait déjà été embarrassée fin août par des propos d’un autre candidat républicain au Sénat, Todd Akin, qui avait assuré qu’un «viol véritable» donnait rarement lieu à une grossesse.
L’ensemble de la Chambre des représentants et le tiers du Sénat seront renouvelés le 6 novembre, et la marge de manoeuvre du futur président dépendra des majorités au Congrès.
Les sondages dans les États décisifs montrent toujours pour la plupart une égalité ou un léger avantage pour M. Obama, mais ils restent dans la marge d’erreur, augurant d’une fin de campagne acharnée. En outre, M. Romney dépasse de peu M. Obama dans les intentions de vote au plan national.
«Nous avons toujours su que ce serait une course serrée depuis le début. Ce qui se passe maintenant, c’est que nous sommes toujours en tête depuis le début, et nous allons continuer à faire passer le message qu’il y a deux choix fondamentalement différents dans cette campagne sur la direction que nous voulons donner au pays», a affirmé M. Obama dans un entretien accordé à NBC depuis l’Iowa.
Dans son offensive pour rassembler les électeurs, l’équipe Obama a rappelé que l’élection de 2000 s’était jouée à 537 voix, en Floride. «Si vous pensez que votre voix ne compte pas, qu’elle n’aura pas d’importance… A l’époque, il y a au moins 537 personnes qui ont pensé la même chose», ont affirmé les démocrates dans une vidéo.
Les républicains ont quant à eux remobilisé l’acteur octogénaire Clint Eastwood, déjà venu soutenir M. Romney à sa convention présidentielle fin août, dans un clip où il dit que quatre années supplémentaires de Barack Obama mettraient l’Amérique «à genoux».
Après son dernier discours à Las Vegas, prévu à 00h35 heure de Washington, M. Obama reprendra son avion Air Force One vers la Floride, à l’autre bout du pays, où il est attendu tôt jeudi matin. Il poursuivra sa tournée par la Virginie et l’Ohio, les deux autres États cruciaux de l’Est, avec un crochet par son fief de Chicago, où il votera en avance.