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Comme Hazel et Flora en 1954 et 1963, les ouragans Isaac et Sandy en 2012 sont devenus tristement célèbres dans l’histoire des cyclones dévastateurs ayant frappé Haïti. Ils sont survenus à un moment où le pays peine encore à se relever des effets du séisme du 12 janvier 2010 et d’une longue période de sécheresse. L’agriculture, l’épine dorsale de l’économie nationale, est sévèrement saccagée par le passage de ces deux ouragans.
Les autorités haïtiennes semblent avoir été prises au dépourvu par le cyclone Sandy. Formée dans le Bassin des Caraïbes, cette tempête est arrivée à brule-pourpoint et n’a pas laissé le temps aux autorités de sensibiliser la population comme ce fut le cas pour les cyclones antérieurs. Par conséquent, le bilan des dégâts a été lourd. Selon les responsables étatiques, l’impact cumulé de ces catastrophes sur le secteur agricole est estimé à 254 millions de dollars américains. Les pertes agricoles occasionnées par la période de sécheresse ont été évaluées à 80 millions, le cyclone Isaac pour sa part, a causé des dégâts estimés à 70 millions de dollars et Sandy, 104 millions de dollars. Le ministre de l’Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural, l’agronome Thomas Jacques, dans un bilan encore provisoire, a dressé un tableau sombre des dégâts. Environ 700 millimètres de pluies se sont abattus sur les différents départements du pays. Au niveau des infrastructures routières, agricoles, deux mille cinq kilomètres sont endommagés paralysant ainsi la circulation des piétons et des automobiles dans des localités des départements du Sud-Est, des Nippes, de Grand-Anse, du Centre, du Sud, du Nord-Est, de l’Artibonite et du Nord-Ouest. À cela s’ajoutent les 200 mille mètres de canaux d’irrigation endommagés. Des dégâts considérables sont enregistrés au niveau des diverses cultures pratiquées dans les départements géographiques touchés par l’ouragan Sandy. Des plantations de maïs, de riz d’haricots, du sorgho, des pois de différentes variétés, des bananes, des tubercules, des arachides et les légumeuses, ont été soit entièrement détruites, soit gravement saccagées par les vents et par les eaux. À en croire, le ministre de l’Agriculture, plus de 88 mille hectares de terres cultivées seraient touchées par l’ouragan sans compter les jardins complètement détruits.
Les départements les plus frappés sont respectivement le Sud avec 19.095 hectares de surface agricole, les Nippes avec une superficie de 14.665 hectares de terres, l’Ouest avec 11.138, la Grande-Anse 10.450 et le Sud-est 4.284 hectares. L’ouragan Isaac avait déjà ravagé dans le Sud-Est une superficie de 11.597 hectares de terres, 21.531 hectares dans l’Ouest et 540 hectares dans le Sud. Le secteur des bétails n’est pas épargné des dégâts. D’après Thomas Jacques plus de 64.000 têtes de bétails ont été emportées par les eaux en crue.
Aussi, les spécialistes, se fondant sur ces estimations, présagent-ils déjà de graves répercussions sur la sécurité alimentaire. D’après le Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA), 1, 7 million de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire élevée surtout dans les zones rurales. Cette situation, selon les prévisions, va continuer jusqu’à la prochaine récolte de la campagne de printemps en juin 2013. Ainsi, il est fort probable qu’il y ait, dans les prochains jours, une réduction de la disponibilité alimentaire locale et par voie de conséquence, une hausse des prix des produits de base. Selon l’agronome Garry Mathieu, directeur du CNSA, les départements du Sud et de la Grand-Anse, qui sont les plus affectés, représentent les greniers d’Haïti. Pour relever le secteur agricole… Les Cayes
Les travaux de restauration du secteur agricole exigent beaucoup d’efforts tant les dégâts sont énormes. Et le ministre de l’agriculture en est conscient. Disposant de très faibles moyens, le ministre dit avoir lancé un appel auprès des partenaires de l’étranger du ministère de l’Agriculture afin qu’ils lui viennent en aide. Dans cette perspective, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le gouvernement haïtien ont annoncé le mardi 6 novembre dernier la nécessité de mobiliser 74 millions de dollars au cours des 12 prochains mois pour financer le relèvement du secteur agricole du pays suite aux dégâts considérables causés par l’ouragan Sandy. Sur le financement total nécessaire au relèvement du secteur agricole, quatre millions de dollars sont requis dans l’immédiat pour aider 20 mille agriculteurs à garantir la prochaine campagne d’hiver, qui débute en décembre.
Entre-temps, plusieurs interventions telles la mise en place immédiate de filet de sécurité alimentaire, le renforcement du financement des programmes d’alimentation scolaire, le financement des services de prise en charge de la malnutrition et la mise en place des activités génératrices d’emplois pour les ménages les plus démunis, sont envisagées pour passer le cap d’urgence. |
Noclès Débréus
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