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Le Mali, une province française comme les autres

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Visite au Mali. François Hollande accueilli en héros - ladepeche.fr

François Hollande rencontre le président du Mali par interim Dioncounda Traore à Bamako, le 2 février 2013 – AFP

 Guinée Conakry Info
Lors de son grand oral sur France 2, François Hollande a émis deux signaux contradictoires à propos de la crise malienne et, plus largement, de l’approche de la France vis-à-vis de l’Afrique. D’un côté, le président français a voulu se démarquer de la Françafrique, en niant l’implication de son pays dans le choix du futur président du Mali. De l’autre, le même François Hollande se dit ”intraitable” en ce qui concerne le respect du chronogramme électoral qui doit, selon lui, impérativement déboucher sur la tenue d’une élection présidentielle d’ici à la fin du mois de juillet 2013.
C’est à n’y rien comprendre. Car on peut bien se demander où est passée la souveraineté du Mali, quand c’est le président français qui annonce que ceci ou cela doit obligatoirement se faire dans le pays ! Cette approche infantilise les institutions et le peuple maliens. Leur sort est décidé à Paris et annoncé sur France 2. A l’évidence, la différence avec un certain passé regrettable est mince. Le fait que la France veuille retirer ses soldats est à la limite compréhensible. Mais cela ne veut pas dire que ce soit une bonne idée car, de toute évidence, le pays est loin d’avoir été pacifié…
Contrairement à ce qu’en pense François Hollande, selon lequel « tous les objectifs sont atteints”.Mais on comprend qu’englué dans une spirale de baisse de sa popularité le numéro un français veuille jouer sur toutes les cordes pour essayer de remonter cette pente particulièrement raide. Par ailleurs, si l’Afrique elle-même veut continuer à se percevoir comme souveraine, il faut qu’elle arrête d’implorer l’aide des autres, même quand il s’agit de défendre l’intégrité territoriale de ses propres Etats. Mais ce qui est totalement inadmissible, c’est bien le fait que François Hollande estime que l’intervention de ses troupes dans la crise malienne lui donne le droit de traiter le Mali comme s’il s’agissait d’une province française.
Or, c’est bien ce que le président français a fait hier lors de son intervention télévisée. Il ne s’est pas contenté de donner son avis sur la tenue de la présidentielle. Il a aussi déclaré que cette dernière devait impérativement se tenir au mois de juillet ! Que le Mali et le peuple malien soient prêts ou non, là n’est pas, pour lui, la question. Peu importe les conséquences. Il veut les élections d’ici à la fin juillet, et c’est tout ce qui importe pour lui.En s’exprimant ainsi, il ne parle pas en tant que président d’un pays ami. Il prend plutôt la place de Dioncounda Traoré [président du Mali par intérim], de toute l’élite politique et de la société civile.
Aussi, qu’il ne se fatigue pas à nier le choix que la France fera sur l’un des candidats. Parce que, quand on est capable d’imposer au peuple d’un pays – a priori – souverain sa propre volonté, on ne s’empêche en principe pas de choisir celui qui occupera le fauteuil présidentiel. Fouler au sol la dignité de tout un peuple est autrement plus grave que de s’immiscer dans un processus électoral qui, quoi qu’il arrive, est toujours sujet à une certaine manipulation. Or le point de vue de François Hollande n’est pas du tout isolé. Il s’agit d’une approche mûrie, dans la mesure où précédemment le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait donné des injonctions semblables. Les adieux à la Françafrique ressemblent à des vœux pieux.


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