Près de 19 millions d’électeurs vénézuéliens iront voter pour le successeur de Hugo Chavez, dimanche.
Près de 19 millions d’électeurs sont appelés aux urnes entre 6 h et 18 h, après une campagne éclair de dix jours seulement, dominée par l’aura de M. Chavez, emporté par un cancer le 5 mars dernier, sur fond d’insultes et d’échanges acrimonieux.
Près de 150 000 membres des forces de l’ordre assurent la sécurité des centres de vote dans le pays, dont les frontières sont fermées depuis le début de la semaine sur ordre des autorités qui ont dénoncé des «plans de déstabilisation» fomentés depuis l’étranger.
Désigné par son mentor comme son dauphin avant sa mort, M. Maduro, 50 ans, actuel président par intérim après avoir été chef de la diplomatie durant six ans, a appelé à «poursuivre l’héritage du « Comandante »» face aux «bourgeois» et aux «fascistes».
«Mon vote sera pour Maduro mais mon coeur sera avec Chavez», assure à l’AFP Alejandro Almeida, ouvrier à la retraite de 67 ans, résumant le sentiment de la majorité des fidèles encore inconsolables.
Crédité d’une avance de 10 à 20 points selon les sondages, cet ancien chauffeur de bus et dirigeant syndical s’est notamment affiché comme «le seul garant» des programmes sociaux, financés par la manne pétrolière du pays doté des plus grandes réserves de brut au monde.
En 14 ans, la part de la population touchée par la pauvreté a reculé de manière spectaculaire passant de 50 à 29 %, selon la commission économique des Nations unies.
«La campagne de Maduro a été centré sur le fait qu’il est le fils du +Comandante+ et que son triomphe sera celui de Chavez», indique à l’AFP le politologue Ignacio Avalos, tout en notant que l’écart «s’est réduit» grâce au «leadership important» et au «courage politique» de M. Capriles.
Réunie autour de cet ambitieux gouverneur de l’État de Miranda (nord), l’opposition a promis de son côté de ne pas réserver l’aide du gouvernement aux seuls «pistonnés».
Cet avocat de 40 ans, adepte de l’économie de marché, s’est en outre engagé à mettre fin aux «cadeaux» offerts à Cuba et autres alliés du régime, bénéficiaires de plus de 100.000 barils de brut quotidiens, une «pétro-diplomatie» autour de laquelle le Venezuela a bâti son influence régionale.
M. Capriles a déjà affronté M. Chavez lors de la présidentielle d’octobre, qu’il a perdue de 11 points (55 % contre 44 %), réalisant le meilleur score de l’opposition face au champion de la gauche latino-américaine.
Reprochant à son adversaire de «se cacher» derrière son mentor, il a insisté sur les fléaux quotidiens des Vénézuéliens: une insécurité record avec 16 000 homicides pour 29 millions d’habitants l’an dernier, des coupures de courant et des pénuries alimentaires récurrentes.
«Je vois le Venezuela, avec tout ce pétrole, et ce qui se passe aujourd’hui, cela m’attriste», confie à l’AFP Alexis Chacon, un chef d’entreprise de 74 ans, qui espère voir la fin du «cauchemar Hugo Chavez».
Outre une lourde succession, le prochain président héritera aussi d’une économie fragile avec une dette équivalant à la moitié du PIB et la plus forte inflation d’Amérique latine qui a dépassé les 20 %.
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