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© afp.
Dimanche sur la place Saint-Pierre, le pape argentin a appelé solennellement les gouvernements à assurer « une garantie juridique de l’embryon », « pour protéger tout être humain depuis le premier instant de son existence ». Il saluait les participants à Rome à une grande marche à l’appel d’organisations « pro-life ».
Il a confirmé la tenue d’une grande rencontre mi-juin sur le thème de la « sacralité de la vie » au Vatican, à l’issue de laquelle il célèbrera une messe. Autre dossier chaud: le pape a reçu mercredi les supérieures d’ordres féminins du monde entier, alors que Benoît XVI n’avait pas pris le temps de les recevoir.
Un geste d’estime qu’elles ont bien accueilli. Au coeur de la rencontre, la contestation des religieuses américaines de la LCWR, jugées trop radicales et féministes par le Vatican. Le pape a réaffirmé la validité du rappel à l’ordre voulu par Benoît XVI. Il les a exhortées à retrouver le sentiment d’appartenance à l’Eglise, un sentiment, a-t-il dit, qui « trouve son expression filiale dans la fidélité au magistère, dans la communion avec les pasteurs et le successeur de Pierre, évêque de Rome ».
« C’est une dichotomie absurde que de penser vivre Jésus sans l’Eglise, aimer Jésus sans aimer l’Eglise », leur a-t-il expliqué. Dans un message affectueux, les assurant que leur travail était vital pour l’Eglise et louant leurs engagements caritatifs, il leur a dit qu’elles devaient être des « mères » à la « chasteté féconde » et non des « vieilles filles ».
Les religieuses américaines remettent en question la suprématie masculine dans la hiérarchie, préconisent des positions plus libérales sur l’avortement, la contraception, l’homosexualité. Sur le mariage gay, qui enflamme l’opinion en France et dans plusieurs autres pays, le pape ne s’est pas exprimé directement mais il a laissé les médias du Vatican féliciter chaleureusement ses opposants. Il a célébré la famille et partage l’opinion de Benoît XVI en faveur du couple formé d’un homme et d’une femme, avec enfants.
Conservateur à visage humain
Jorge Bergoglio était arrivé sur le trône de Pierre avec la réputation, comme archevêque de Buenos Aires, d’un conservateur sur les questions de société, mais à visage humain. Catégoriquement contre la légalisation du mariage gay, il aurait du coup, a-t-on rapporté, adopté des positions pragmatiques en faveur des unions civiles.
En Argentine, il avait désavoué des évêques qui refusaient de baptiser des enfants de couples non mariés. Dans toutes ses prises de position depuis qu’il est pape, il a évité soigneusement de condamner les personnes et les comportements privés, demandant par contre à ceux qui exercent des responsabilités de protéger la vie, la famille et la création. Il a aussi, à plusieurs reprises, loué le rôle des femmes dans l’Eglise et dans la société.
Signe d’un certain flottement et d’une forte attente de changements, la presse italienne avait fait état fin avril d’un projet au Vatican pour donner plus de droits aux divorcés remariés: information sèchement démentie le jour même par le Conseil pontifical de la Famille.
Outre une réforme profonde de la Curie, qui tarde à venir, les catholiques libéraux espèrent que le pape permette un jour à des hommes mariés d’être prêtres, autorise l’ordination de femmes, libéralise la position de l’Eglise sur la pilule et le préservatif, intègre mieux les divorcés et les homosexuels. Mais s’il est plus pragmatique sur les moeurs, le pape semble peu disposé à des changements radicaux.
Le théologien catholique contestataire suisse Hans Küng s’était réjoui du nouveau pontificat. Mais, dans une tribune publiée par plusieurs journaux, il a averti: si rien ne se passe, « l’appel « indignez-vous » se fera entendre de plus en plus fort à l’intérieur de l’Eglise ».