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Sida : En Haïti, les jeunes femmes sont les plus touchées

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Nadège Beauvil | UN News

Nadege Beauvil

L’entité des Nations unies chargée de faire la promotion de l’égalité des sexes (ONU-Femmes) a organisé,  jeudi dernier, en partenariat avec ONU Sida, une conférence-débat sur le phénomène de la féminisation du VIH/Sida en Haïti.

 « Les femmes, en tant qu’individus et mères, accusent un taux d’infection nettement supérieur et disproportionné par rapport à celui des hommes », a déclaré Alide Andral de ONU-Femmes, devant une dizaine de participants à cette conférence, dont le but principal est de réfléchir sur la dynamique de transmission du VIH/Sida dans le pays, notamment la féminisation de la maladie. Les intervenantes ont toutes insisté sur les causes expliquant un  taux de séropositivité plus élevé chez les jeunes femmes que chez les hommes.

 D’après la représentante du ministère de la Santé publique, Wendy Adrien, qui a cité sans cesse la dernière enquête mortalité, morbidité et utilisation des services en Haïti (EMMU-V), les femmes dans la vingtaine sont très touchées par le VIH. Et le pic du côté des hommes est signalé à 40 ans. La raison, selon cette psychologue clinicienne : « les jeunes filles couchent avec des hommes plus agés qu’elles .»

À ce jour plus de 85 000 femmes haïtiennes vivent avec le VIH/Sida, dont au moins 5 000 filles de moins de 15 ans selon les projections du Plan national de lutte contre le Sida (PNLS) élaboré en 2014 par le ministère  de la Santé publique et de la Population (MSPP).

La féminisation du VIH/Sida, selon la responsable de l’Association pour la promotion de la famille haïtienne (PROFAMIL) – une ONG travaillant dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive – Nadine Louis, est une tendance à l’augmentation progressive de la prévalence du VIH dans la population de sexe féminin. Pour les raisons, elle en connaît pas mal. « La femme est susceptible d’être infectée lors d’un rapport sexuel en raison de la formation de ses organes génitaux », a-t-elle avancé. Les femmes et les hommes ont des traitements différenciés, dit-elle, qui engendrent la précarité économique des femmes. « Cette précarité les pousse à avoir des rapports sexuels qui sont défavorables pour elles », a souligné Nadine Louis.

Nadège Beauvil, spécialiste de programme à ONU-Femmes, a pointé du doigt l’inégalité entre les sexes comme une des causes du nombre élevé de femmes atteintes du VIH. Fort souvent, elles insistent en vain à exiger de leurs partenaires qu’ils utilisent un préservatif.  « Celles-ci [les femmes] disposent souvent de moins  d’informations sur le VIH et de moins de ressources, a-t-elle indiqué. Du fait des rapports inégaux, elles sont confrontées à des obstacles à la négociation qui permettrait l’adoption de pratiques sexuelles à moins de risques .»

                                          Ricardo Lambert 

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