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Annus horribilis

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Annus horribilis

Par Alexandre Sirois

L’an 1 de Donald Trump au pouvoir se termine comme il a commencé. On assiste à un spectacle hautement divertissant, bien sûr. Mais ô combien déconcertant, malaisant et préoccupant.

Y a-t-il une seule semaine qui ne fut pas chaotique à Washington depuis que cet homme d’affaires mal embouché est devenu l’homme le plus puissant au monde ?

Se souvient-on de moments où l’on s’est dit que Donald Trump avait l’étoffe d’un président ?

Qui pense aujourd’hui, hormis sa « base », qu’il est à la hauteur de la situation ?

Qui est prêt à croire qu’il est un « génie stable », comme il l’a lui-même soutenu récemment lorsque sa santé mentale a fait l’objet d’un débat public (l’existence d’une polémique à ce sujet en dit long, d’ailleurs, sur la performance du président).

Le site web Politico a demandé le mois dernier à une poignée d’historiens américains de renom d’évaluer l’année qui venait de s’écouler. « L’une des années les plus affligeantes de l’histoire présidentielle américaine », a répondu Robert Dallek, biographe, entre autres, de John F. Kennedy et Lyndon Johnson.

Permettez-nous de renchérir : l’an un de Donald Trump peut être qualifié d’annus horribilis, tant pour les Américains que pour le reste du monde.

***

Entendons-nous, l’apocalypse n’est pas pour demain. On peut encore dormir sur nos deux oreilles. Ni les États-Unis ni la planète ne sont au bord du gouffre.

Donald Trump n’a pas déclenché la Troisième Guerre mondiale (même s’il a semblé prendre un malin plaisir à provoquer le leader nord-coréen Kim Jong-un).

Donald Trump n’a pas provoqué l’effondrement de l’économie américaine (au contraire, le taux de chômage continue de baisser et les marchés n’ont pas fini de grimper).

Mais Donald Trump a sérieusement entamé la crédibilité de la présidence américaine et celle des États-Unis.

Pire, il a commencé à faire des dégâts dont les répercussions à court, moyen et long terme seront vraisemblablement funestes pour son pays et pour le reste du monde.

Il est l’ultime responsable d’un chapelet de mauvaises décisions prises dans la dernière année en matière d’environnement, d’immigration, de santé, de finances publiques, de politique étrangère, de défense, de recherche…

Par ailleurs, le comportement, l’attitude et les déclarations de Donald Trump ont érodé encore un peu plus la confiance à l’égard d’institutions fondamentales comme le système judiciaire et la presse. La vérité, la liberté, la démocratie et la justice sont victimes des assauts répétés du président. C’est troublant.

***

On a tendance à dépeindre Donald Trump comme un clown. Ou comme un septuagénaire narcissique et un peu sénile. C’est notamment l’impression qui se dégage du livre Fire and Fury, publié récemment par le chroniqueur Michael Wolff.

Il est pourtant sage d’aller au-delà des clichés et des préjugés. On aurait tort de ne pas prendre Donald Trump au sérieux.

Ses pouvoirs sont vastes. Même s’il est peu compétent, son dynamisme est son ambition semblent intacts. Par ailleurs, des membres influents de son entourage sont des idéologues qui font partie de la frange la plus radicale du Parti républicain. Et même s’ils manquent d’expérience, ils travaillent fort dans les coins de patinoire pour parvenir à leurs fins.

Non, vraiment, tout ça ne dit rien qui vaille quant aux décisions qui vont être prises à l’avenir à Washington. Car il reste encore trois ans à cette présidence, ne l’oublions pas !

Cliquez sur la fleche pour jouer la video

https://www.youtube.com/watch?v=E-zPI0p5LeQ

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